Afghan tué par balle à Colmar : pourquoi déployer l'unité CRS 8 après le drame ?

Suite au meurtre le dimanche 14 août 2022 d'un homme de 27 ans à Colmar, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de l'unité CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines. 24 heures après les faits, la nuit a été calme dans la ville.

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Comme annoncé le lundi 15 août 2022 par Gérald Darmanin, l'unité CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines, s'est rendue à Colmar. Une venue qui fait suite à la mort d'un Afghan de 27 ans, tué par balle après une altercation avec une personne qui roulait à scooter.

L'unité de plusieurs dizaines de personnels est arrivée à Colmar dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 août 2022. Composée de 200 membres, la CRS 8 doit être déployable en 48h dans un secteur précis pour gérer des situations de violences urbaines. Cette unité d'intervention basée dans l'Essonne a été créée en juillet 2021.

D'après Michel Corriaux, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, les forces de la CRS 8 ont patrouillé dans la nuit, en prévisions de violences qui pourraient avoir lieu après la mort du jeune homme : "La nuit a été très calme. C'est peut-être dû à la présence de l'unité. Il y a un effet de dissuasion", ajoute-t-il.

L'unité déployée n'a pas vocation à participer à la recherche de l'auteur des coups de feu, qui a pris la fuite après les faits. Sa présence à Colmar peut interroger, étant donné la quiétude du quartier Europe après le drame : "Le problème, c'est que si on n'envoie personne, on va dire que rien n'est fait. Disons qu'il vaut mieux prévenir que guérir", commente une source proche du dossier. Le matin du 16 août, la situation était toujours très calme aux alentours des lieux du drame et aucun membre des forces de l'ordre n'était visible.

Dans la journée du dimanche 14 août, cet Afghan de 27 ans a demandé au pilote d'un scooter de cesser ses allées et venues, qui l'empêchait de passer un appel téléphonique. Le ton est alors monté, et le conducteur du deux-roues serait revenu avec une arme, et aurait tiré deux coups de feu, dont un qui a touché mortellement cet homme. Il a succombé à ses blessures dans la nuit. Une marche blanche s'est tenue le lendemain pour rendre hommage à la victime.

Une soixante de membres de la CRS 8 dans le Haut-Rhin

Une conférence de presse s'est tenue le mardi 16 août. Christophe Marot, secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin a confirmé que trois sections de la CRS 8 étaient arrivées dans la nuit à Colmar. Une soixante d'hommes "vont permettre de renforcer les dispositifs qui sont déjà en place [...] pour accentuer la lutte contre les rodés urbains, les points de deal et sur la sécurisation des quartiers qui le nécessitent".

Le secrétaire général de la préfecture indique que ces personnes ne sont pas cantonnées au quartier de l'Europe, où le drame s'est produit : "Cette action est déployée dans tout le département. Nous avons des dispositifs dynamiques pour lutter contre ces fléaux. Le renfort de la CRS 8 nous permettra d'accentuer nos actions dans ce domaine", ajoute Christophe Marot.

La CRS 8 présente jusqu'à la fin août

Rien que sur la journée du 16 août 2022, six opérations ont été menées par l'unité, dont une de lutte contre les trafics de stupéfiant à Colmar, une autre à la gare de Colmar, ainsi qu'une autre en fin de journée. Trois opérations ont également été menée à Mulhouse, dont une à la gare. Christophe Marot indique que ces opérations se poursuivront jusqu'à la fin du mois d'août, et que des bilans hebdomadaires seront faits.

"Entre le 9 et le 15 août, les forces de l'ordre ont réalisé 30 opérations de lutte contre les rodéos urbains dans le Haut-Rhin, qui se sont soldés par 59 verbalisations, deux gardes à vue et trois véhicules saisis", précise le secrétaire général de la préfecture.

Est-ce que c'est complètement lié à un phénomène de rodéo urbain ? Je n'en suis pas entièrement convaincu.

Éric Straumann

Maire LR de Colmar

Présent à la conférence de presse, le maire de Colmar Éric Straumann a voulu se montrer prudent quant aux circonstances du meurtre : "Est-ce que c'est complètement lié à un phénomène de rodéo urbain ? Je n'en suis pas entièrement convaincu. De ce que j'ai entendu, ce n'est pas exactement un phénomène de cause à effet." L'enquête, qui est toujours en cours, doit permettre d'en apprendre plus sur ce qui a entraîné la querelle entre la victime et son tueur, toujours en fuite. 

La veille, une information judiciaire pour assassinat a été ouverte par la procureure de Colmar. Un juge d'instruction a été saisi.

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