Une étude de l'Inserm, publiée mercredi 18 octobre, s'intéresse au lien entre pesticides et santé. Elle pointe "une légère augmentation" du risque de développer une leucémie chez les enfants qui vivent à proximité de nombreuses parcelles viticoles.
Habiter dans une zone viticole n'est pas bon pour la santé des enfants. Le risque de leucémie chez les enfants augmente de manière "modérée" avec la densité de vignes à un kilomètre à la ronde, selon une étude de l'Inserm publiée mercredi 18 octobre dans le journal Environmental Health Perspectives.
L'Alsace, avec son vignoble qui s'étend sur près de 16 000 hectares et 119 communes, n'est pas épargnée par l'utilisation de pesticides. Mais ce n'est pas tant la présence de vignes qui est problématique, mais leur nombre. "La simple présence de vignes à moins de 1000 mètres de l’adresse de résidence ne semble pas en soi être un facteur de risque de leucémie", écrivent les chercheurs de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
En revanche, l’étendue de la surface couverte par les vignes, dans ce périmètre autour du domicile des enfants, est plus déterminante. Elle a pour conséquence "une légère augmentation" du risque de développer une leucémie pédiatrique, selon l'Inserm.
"En moyenne pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmente de près de 10%."
Inserm
L'institut rappelle toutefois que la leucémie est une maladie extrêmement rare, avec 45 cas pour 1 million d’enfants par an.
Des résultats plus nets dans le Grand-Est
Les scientifiques de l'Inserm souhaitaient s'intéresser aux risques pour les riverains de parcelles agricoles traitées aux pesticides. Ils ont choisi les vignes (entre autres) parce que la culture viticole "fait l’objet de nombreux traitements phytosanitaires".
Parmi les régions étudiées, le Grand-Est fait partie des zones où les résultats sont les plus clairs.
"Le découpage par région montrait des résultats hétérogènes, avec des associations plus nettes en Pays de la Loire, Grand-Est, Occitanie, et Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse."
Inserm
Selon l'étude de l'institut de recherche, les résultats restaient identiques en prenant en compte d'autres facteurs susceptibles d’influencer le risque de développer un cancer du sang comme le degré d'urbanisation ou la présence d'axes routiers.
Les analyses vont se poursuivre, notamment pour tenter d'évaluer l'impact de différentes cultures utilisant des pesticides sur le risque de développer différents types de cancers.