Fin 2024, la tonne de cacao approche les 12 000 dollars. Les chocolatiers alsaciens limitent la répercussion des prix pour Noël, mais s'attendent à des augmentations pour les clients pour Pâques.
Le chocolat, c'est bon pour le moral. Mais quand, en ce mois de décembre 2024, les chocolatiers alsaciens regardent le cours du cacao, ils ont plutôt les idées... noires. Les prix s'envolent : +17% en une semaine, +50% en un mois, et même +200% sur un mois. À ce rythme-là, la bonne humeur fond comme neige au soleil.
Les amateurs de chocolat n'ont pas trop d'inquiétude à se faire pour Noël. Les prix devraient être contenus, ou augmenter légèrement. "On a acheté le cacao pour les chocolats de Noël avant les grosses augmentations, en début d'année, explique Célia Schaller, directrice qualité chez Abtey. La hausse sera vraiment présente sur les produits de Pâques". L'entreprise installée à Heimsbrunn (Haut-Rhin) devrait augmenter ses prix de 20% au printemps.
Même inquiétude pour Cabosse à Rixheim (Haut-Rhin). "On ne sait pas combien de temps ni comment on va pouvoir continuer à vendre nos chocolats au même prix, s'interroge le chef pâtissier Benoit Dangelser. Et on ne sait pas si les clients vont venir autant qu'avant". Lui aussi a fait du stock avant la hausse des cours, et prévoit de maintenir ses prix pour Noël.
Ces hausses brutales sur les marchés sont la conséquence de deux phénomènes : le climat et la spéculation. "On rencontre des ruptures d'approvisionnement. Il y a une pénurie de cacao liée à des conditions climatiques qui se dégradent dans les régions productrices, précise Célia Schaller. Et il y a des traders qui se mettent sur le marché, qui font des achats et gardent la matière première."
Les consommateurs doivent donc s'attendre à payer leur chocolat plus cher à l'avenir. "On devra garder la même qualité, on ne peut pas tricher avec ça, assure Benoit Dangelser. Et on va faire le maximum pour que ça reste abordable."