Stocamine : les opposants au maintien des déchets enfouis ne désarment pas malgré la décision du gouvernement

Environ 250 personnes se sont réunies à Wittelsheim (Haut-Rhin) ce samedi 23 septembre pour protester contre la décision gouvernement de confiner les déchets enfouis sur le site de Stocamine. La mobilisation s'est même élargie pour accueillir de nouveaux acteurs.

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L'important, selon les associations, était de montrer qu'ils n'avaient pas renoncé. Mission accomplie au vu de la mobilisation constatée ce samedi à Wittesheim (Haut-Rhin). Quelques jours après l'annonce du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu à propos d'un déclenchement "immédiat" des travaux de confinement des déchets toxiques entreposés sous terre sur le site de l'ancienne usine Stocamine, 250 militants sont venus montrer leur désaccord. "J'ai eu des mauvais jours, mais là avec ce qu'on a fait aujourd'hui, j'y crois !", lâche Yann Flory, porte-parole du collectif Destocamine.

La commune de Wittelsheim a pourtant été le théâtre de nombreuses mobilisations - moins importantes que celle du jour - depuis l'arrêt des activités de Stocamine après un incendie souterrain en 2002. 42 000 tonnes de déchets dits non radioactifs se trouvent depuis coincées sous terre. Certains d'entre eux renferment du mercure, de l'arsenic ou de l'amiante, ce qui a dès le début inquiété les élus locaux et associations de défense de l'environnement. La décision de Christophe Béchu n'est que la dernière d'une longue série de choix contradictoires de la part de l'Etat, entre déstockage partiel, total ou confinement définitif de ces déchets toxiques.

"C'est la première fois qu'on rassemble au-delà des frontières françaises et chez les jeunes", poursuit Yann Flory. Habituellement parmi les seuls à manifester, les membres du collectif Destocamine ont cette fois pu compter sur la présence de Bund, une association écologiste allemande (l'inquiétude est grande vis-à-vis de ce projet outre-Rhin), d'Extinction Rébellion, de députés et d'élus locaux.

"Destocamine se bat depuis plus de 20 ans sur le sujet, ça nous semble normal de soutenir ce genre de mouvements locaux qui peuvent être à bout de souffle après tout ce temps, estime Tony, membre d'Extinction Rébellion. Et ça nous semble aussi essentiel de se battre pour que les générations futures aient accès à une eau potable."

Qu'il s'agisse des anciens ou des plus jeunes manifestants, la motivation reste la même : empêcher que le confinement des déchets sous le béton ne pollue la nappe phréatique d'Alsace. Côté gouvernement, on argue justement qu'il est trop tard pour déplacer ces objets, et que le confinement est "la seule solution permettant de s’assurer que les déchets encore stockés au fond de la mine" ne contaminent pas la nappe d'Alsace.

Une mobilisation qui ne "s'arrêtera pas de sitôt" 

Désormais, les opposants reprochent aux décideurs d'avoir tardé à réagir. Suite à l'annonce de Christophe Béchu, des députés de la Nupes ont demandé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur « l’attentisme des pouvoirs publics » qui aurait contraint à cette solution « d’enfouissement définitif des déchets » au détriment d’un scénario de sortie des déchets de la mine. Certains élus étaient d'ailleurs présents ce vendredi, comme Damien Fremont, conseiller d'Alsace EELV, qui s'interroge : "Que vont penser les générations futures de ces décideurs qui ont acté l'enfouissement ?

Il était ainsi paradoxal de constater un regain de combativité chez les personnes présentes à l'heure où le destin de Stocamine semble fixé. Et ça ne s'arrêtera sans doute pas là, d'après Yann Flory, du collectif Destocamine, de se projeter : "La réussite du jour montre qu'on ne va pas s'arrêter là. Ces gens-là sont en train d'accomplir un acte insensé et irresponsable, on va continuer, des recours vont bientôt être lancés. La ville de Wittensheim va encore devoir nous supporter longtemps". Aux côtés de banderoles "Stocamine pas d'héritage empoissonné" ou "urgence sauvons la nappe phréatique", un des groupes de manifestants avait fabriqué une pancarte "Wittensheim, ville poubelle" en référence aux déchets enfouis.

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