Urgences saturées : un nouveau dispositif de télémédecine expérimenté dans le Haut-Rhin

Toutes les urgences ne nécessitent pas de se rendre à l'hôpital. Désormais, dans le Haut-Rhin, lorsque vous composez le 15, une unité mobile de télémédecine, soit un infirmier ou une infirmière, peut se déplacer pour vous mettre en relation à distance avec un médecin.

Depuis le 22 août 2022, la télémédecine s'essaye aux urgences. Des consultations pour des "petites" urgences, comme des infections, des piqûres, des lombalgies, sont réalisées à distance, mais en présence d'un professionnel de santé.

Concrètement, lorsqu'un appel arrive au 15, le médecin régulateur du Samu peut décider d'envoyer une unité mobile d'urgence télémédecine, composée d'un infirmier ou d'une infirmière, pour servir de relais au médecin, l'assister dans le diagnostic et la prise en charge du patient.

"L'infirmier est équipé d'une mallette de télémédecine, avec tous les outils connectés nécessaires, et il sera les yeux et les mains du médecin libéral, qui est lui à distance, explique Lionel Lamhaut, médecin et président de l'association Sauvlife, à l'origine de cette initiative. La consultation se déroule, le médecin pourra ausculter, prescrire un traitement, que l'infirmier peut ensuite expliquer à la maison."

Pour le moment, une quinzaine d'infirmiers et d'infirmières participe à cette expérimentation : un professionnel sillonne chaque jour le département du Haut-Rhin, entre 10h et 22h, 7 jours sur 7. 

Une quarantaine de patients ont déjà testé le dispositif

Bilan des deux premières semaines du dispositif : une quarantaine de patients visitée par l'équipe mobile, dont les 3/4 n'ont pas eu à se déplacer après le diagnostic. Et qui donc n'ont pas engorgé inutilement le service des urgences, ou le cabinet d'un médecin libéral.

"C'est une nouvelle graduation dans la médecine : on était sur du "tout médecin sur place", là nous avons un médecin à distance, mais avec un professionnel sur place. C'est peut-être la bonne solution pour certains patients, qui ont été triés en amont, poursuit le docteur Lamhaut.

Cela permet de dégager du temps médical, par exemple aux urgences, ou au médecin libéral qui dans son cabinet pourra peut-être voir ainsi plus de patients

Dr Lionel Lamhaut, président de Sauvlife

Une solution saluée par le chef du service des urgences de Mulhouse, Marc Noizet. "Dans le Haut-Rhin, nous étions parfois en grande difficulté pour amener un médecin auprès des patients. C'est là une nouvelle offre de soins pour ceux qui en ont besoin. Cette unité mobile peut aider ceux qui ont du mal à se déplacer, par exemple les personnes âgées." Une façon aussi de maintenir un lien social et médical dans les déserts médicaux, où la télémédecine a déjà gagné du terrain.

Cette expérimentation, déjà menée en Normandie, en Ile-de-France et en Aquitaine, va durer deux mois dans le Haut-Rhin, grâce au financement de l'Agence régionale de santé. S'il était amené à être pérennisé, ce dispositif, qui coûte 25.000 euros par mois, passerait sous l'égide de l'hôpital.

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