La ferme de la Bassette, située à Labaroche (Haut-Rhin), élève depuis 2017 des chèvres Angora. Au nombre de 65, elles permettent de produire de la laine mohair qui est transformée en pelotes ou vêtements et directement vendue dans leur boutique.
Avec le retour de température plus fraîches, une bonne laine est de rigueur. Ça tombe bien, la ferme de la Bassette a ce qu'il faut. Située à Labaroche, dans le Haut-Rhin, elle élève des chèvres Angora depuis 2017 pour leur précieuse laine : le mohair, tout en défendant une production raisonnée et un respect de l'animal.
Elles sont 65 au total. Les chèvres font partie intégrante de la ferme pédagogique voulue par leur propriétaire. Nicolas et Marianne ouvrent leur établissement en janvier 2016 et ont pour projet de vivre avec les animaux, sans qu'ils soient en trop grand nombre. "Nous voulions apprendre à les connaître et à créer un lien avec eux", explique Marianne.
Ils accueillent alors des chevaux, cochons nains, moutons, cacatoès, faisans, mais aussi des chiens et des chats. En 2020, les fermiers créent un poulailler avec 20 poules pondeuses avec pour objectif une production 100% locale.
1 à 3 kg de laine mohair par chèvre tondue
En hiver, Nicolas et Marianne s'attellent à la traditionnelle tonte de leurs chèvres. Effectuée à la main, elle peut parfois sembler inconfortable pour l'animal, et pourtant il n'en est rien. "Nous connaissons nos animaux, donc automatiquement c'est plus simple. Certains appellent pour se faire tondre, car ils n'ont pas mal. D'autres, comme des femelles ou des petits mâles, n'appellent jamais. Alors dès qu'ils le font, je sais qu'il y a un problème", indique Nicolas. Chaque chèvre peut apporter entre 1 et 3 kg de laine mohair, selon son âge.
Toutefois, la tonte de ces chèvres n'est pas innée. Pour que la laine soit bien tondue et utilisable, les fermiers de la Bassette ont dû suivre des formations avec des professionnels. "J'ai appris il y a trois ans grâce à l'association nationale d'éleveurs de chèvres Angora, tout comme Marianne qui a suivi la formation l'an dernier avec une éleveuse", précise le fermier.
L'objectif premier de ces formations est de ne pas blesser l'animal et de savoir comment le mettre à l'aise. "Cela permet de savoir comment coucher la chèvre et la tondre lorsqu'il y a une plaie par exemple. Lorsque l'on ne connaît pas, on peut faire une catastrophe et recréer une autre plaie en tondant dans le mauvais sens", raconte-t-il.
La pédagogie comme moteur de la ferme
Cette tonte est aussi effectuée devant des visiteurs qui viennent spécialement pour ça. Devant enfants et adultes, Nicolas explique ses méthodes : "C'est mieux de garder la laine tondue en un seul morceau, car je localise les différents morceaux plus facilement", dit-il devant une dizaine de curieux. Le mohair est ensuite transformé en coopérative et vendu en direct à la ferme sous forme de pelotes ou des vêtements déjà tricotés.
Pour Marianne, la transmission du savoir est l'une de ses motivations. "C'est important pour les enfants, ils peuvent créer du lien avec les animaux", explique-t-elle. "Ce n'est pas parce que les tout petits ne touchent pas ou ne donnent pas à manger aux bêtes qu'il ne se passe rien".
Nous n'accueillons pas plus de 30 personnes pour chaque visite
Marianne, propriétaire de la ferme à la Bassette
La ferme de la Bussette effectue des visites d'1h30 sur réservation. "Nous n'accueillons pas plus de 30 personnes pour chaque visite afin que les gens puissent être au contact des animaux", précise Marianne. L'établissement vient d'ailleurs d'acquérir des vaches highland aux poils longs. Elles viendront peut-être compléter les vêtements tricotés de la boutique.