La relance de la filière bois portée par la nouvelle gendarmerie d'Auberive en Haute-Marne

Dotée d'une charpente construite à 100% en épicéa haut-marnais, la nouvelle gendarmerie d’Auberive est le fer de lance du regain de la filière bois locale. Ce chantier veut servir d’exemple pour l’utilisation des savoir-faire et des compétences économiques pour le développement durable du territoire.

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Le grand méchant vent peut bien souffler, elle ne s’effondrera pas. La nouvelle gendarmerie d’Auberive possède une solide charpente en bois de Haute-Marne. Des épicéas qui ont grandi dans les forêts de Colmier-le-Haut. « Toute la fabrication de cette charpente, depuis les arbres jusqu’à l’installation des poutres, est le travail d’artisans du territoire, dans un périmètre de 30 km autour de la commune, se félicite Patrick Mielle, Maire de Baissey et vice-président de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM), lors l'inauguration des locaux, début octobre. C’est du circuit-court du BTP. »

L’objectif est de relancer la filière bois haut-marnaise et de lui rendre ses lettres de noblesse et surtout son activité. 

Cette réalisation est exemplaire avec une vraie démarche de circuit court et de proximité. Toutes les entreprises qui sont intervenues sur ce chantier (abattage, sciage, transformation du bois et pose de l'ouvrage) sont du Grand Est.

Jean-Pierre Michel, maire de Rochetaillée, président de l’Association départementale des Communes forestières de la Haute-Marne

« Cela donne une valeur ajoutée locale à ce nouvel équipement public, souligne Jean-Pierre Michel, maire de Rochetaillée, président de l’Association départementale des Communes forestières de la Haute-Marne. Cette réalisation est exemplaire avec un vraie démarche de circuit court et de proximité. Toutes les entreprises qui sont intervenues sur ce chantier (abattage, sciage, transformation du bois et pose de l'ouvrage) sont du Grand Est. C’est économique et écologique. »

Depuis plusieurs années, l’association sensibilise ainsi les élus hauts-marnais aux usages du bois dans la construction, aux enjeux du carbone, aux retombées positives pour la filière locale et le développement du territoire. Une politique renforcée par l'entrée en vigueur, au début de l'année, de la Réglementation environnementale 2020 (RE 2020).

35 m3 de bois brut transformés en 13 m3 de bois fini

Au total, à Auberive, 35 m3 de bois brut ont été transformés en 13 m3 de bois fini (poutres et chevrons) pour dresser la structure du bâtiment de 500 m2. Des arbres sélectionnés par l’Office National des Forêts, coupés par les ouvriers de la scierie Mauté, à Arbot. Des troncs transportés à Selongey pour être travaillés par les artisans de la scierie Minot.
La nouvelle gendarmerie comprendra 4 logements, des bureaux, l’accueil pour les gendarmes attachés à cette petite brigade. Livraison en juillet 2023 pour un budget de 2 064 000 €. 

« On espère que ce bâtiment public ne sera pas qu’une vitrine et qu’il y aura vite un vrai démarrage de la construction en bois. Dans un premier temps pour les projets des collectivités locale puis pour des projets privés, confie le président l’Association départementale des Communes forestières de la Haute-Marne. Il s'agit d'utiliser moins de fer, de plastique. De préférer le bois, matériau biosourcé et stockeur de carbone, Surtout avec la crise énergétique, la hausse des coûts des matières premières. »

Une quête de savoir-faire, de débouchés...

Un pari de longue haleine et qui s’annonce difficile.

« Il y avait 50 ans, nous avions une véritable filière bois. Sur les chantiers, on travaillait avec du bois local, rappelle Patrick Mielle. Aujourd’hui, c’est plus "galère", surtout pour trouver des entreprises avec le matériel et les compétences nécessaires, comme les petits scieurs, qui puissent réaliser des commandes aussi importantes. Il y aura des investisseurs s’il y a des débouchés ».

Conscientes de cette réalité économique, les communes forestières misent donc sur les contrats d’approvisionnements en faveur de la transformation locale du bois.

Il y avait 50 ans, nous avions une véritable filière bois. Aujourd’hui, c’est plus "galère", surtout pour trouver des entreprises avec le matériel et les savoir-faire nécessaires.

Patrick Mielle, Maire de Baissey et vice-président de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM)

Pour convaincre les plus réticents, un outil simple et rapide a été émis en ligne, un calculateur de retombées territoriales des projets de construction bois (ART). À l'aide de plusieurs indicateurs économiques, sociaux et environnementaux, l’ART permet de mesurer l'impact direct des investissements dans un territoire pour un projet de construction, réhabilitation et aménagement en bois. En moyenne, utiliser du bois local sur un projet permet un retour de 80 % de l'investissement de la collectivité contre 30 % dans le cas de bois d'importation.

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