La pandémie de coronavirus (Covid-19) se poursuit. Avec, bientôt, le passage probable de départements champenois en zone rouge. Il s'agit de la Marne et de la Haute-Marne, qui ont dépassé le seuil d'alerte le mercredi 16 septembre.
La pandémie de coronavirus (Covid-19) progresse en Champagne-Ardenne. La Marne, avec un taux d'incidence de 58.4%, et la Haute-Marne avec 55.4%, ont dépassé la limite (50%) à partir de laquelle le gouvernement actera sans doute la zone rouge : c'est le seuil d'alerte. Il a été franchi le mercredi 16 septembre 2020. Le virologue Laurent Andréoletti se montre rassurant. "Il y a eu le retour de vacances, la reprise de l'activité économique, et la rentrée. Ça explique la reprise de la circulation active du virus. Il y a moins de cas d'hospitalisation qu'en mars. Mais avec l'intensification, les personnes fragiles pourraient être atteintes et donc hospitalisées. D'où les prochaines restrictions."
Ce taux est un peu plus faible dans les Ardennes et dans l'Aube, avec 25.2% et 32.6% respectivement (voir infographie ci-dessous). C'est l'un des principaux indicateurs utilisés par l'agence régionale de santé (ARS) pour surveiller l'évolution de la pandémie. Plus précisément, il désigne le nombre de personnes infectées en sept jours parmi 100.000 personnes. Quant au taux de positivité, relevé également le 12 septembre, c'est le nombre de dépistages positifs du coronavirus sur le total de tests pratiqués (France Info a établi un dictionnaire des indicateurs, pour plus de précisions).
Avec 57 élèves et 23 enseignant(e)s, la Marne a le milieu scolaire le plus touché des quatre départements. C'est le cas avec le lycée Jean Talon de Châlons-en-Champagne, l'École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) aussi à Châlons, ou le campus de Sciences-Po à Reims. C'est également dans la Marne que les hôpitaux traitent le plus de patient(e)s lié(e)s au coronavirus (voir infographie ci-dessous) : on relevait le 14 septembre cinq suspicions, trois hospitalisations effectives, ainsi qu'une mort due au covid.
À nouveau, la Marne dépasse largement les autres départements champenois en termes de cas contaminés et de cas contacts. À noter qu'il y a plus de cas dans l'Aube (544 contaminations et 1.716 contacts), pas encore en zone rouge, que dans la Haute-Marne (330 contaminations et 1.508 contacts). Ces chiffres s'étalent entre mars et septembre, le cumul étant relevé au 13 septembre (voir infographie ci-dessous).
Quand (si) les départements marnais et haut-marnais passeront au rouge, le préfet pourra prendre des mesures restrictives supplémentaires. Elles concernent par exemple la fermeture d'établissements publics et parcs ou centres commerciaux, la limitation des horaires d'ouverture des restaurants et bars, la baisse du nombre de personnes autorisées dans les réunions, ou encore la multiplication des contrôles opérés par les forces de l'ordre.
Le cas de la Haute-Marne
Le secrétaire général de la préfecture haut-marnaise, François Rosa, a pris la parole pour saluer le respect des consignes sanitaires en public... mais déplorer "un vrai décrochage" dans les cercles privés et rassemblement sportifs. Il ne pouvait pas confirmer que le département passerait en zone rouge en fin de semaine, la décision étant à la discrétion de l'Élysée.Damien Réal, le délégué départemental de l'ARS, rapporte que des enfants, jeunes adultes, et quadragénaires font partie des cas. "Ce virus ne fait pas de distinction d'âge." En conséquence de l'évolution "négative" de la situation, il appelle à ne pas organiser de fête de voisins et voisines (le 18 septembre). Il incite également à la prudence et au respect des règles sanitaires au cours des journées du patrimoine, qui n'ont pas été annulées. Ces conseils de bon sens ont vocation à s'appliquer également dans les autres départements...