INFOGRAPHIES - Coronavirus : le Grand Est a passé le premier pic épidémique de covid19

Un document de l’Agence nationale de santé publique fait le point sur la propagation de l’épidémie de covid19 depuis le début de la crise sanitaire. D’après plusieurs indicateurs comme les chiffres des urgences et des consultations en ville, le pic a eu lieu durant la semaine du 23 au 29 mars.

Il faut être prudent avec les chiffres. La situation sanitaire dans le Grand Est continue d’être tendue avec le 10 avril, encore 889 personnes en réanimation et des hospitalisations en hausse. Toutefois, le document (PDF) publié le 10 avril par l’Agence nationale de santé publique indique qu’un premier pic de l’épidémie de coronavirus covid19 est passé.

"Premier" car tout va dépendre du respect des règles de confinement dans les prochaines semaines, mais aussi de la politique de sortie de crise choisie par le gouvernement. Plusieurs scénarios sont sur la table, y compris celui du "stop and go" qui consiste à déconfiner la population jusqu’à l’arrivée d’un nouveau pic et ainsi de suite jusqu’à aboutir à une immunité collective.

Semaine noire

"La région Grand Est a enregistré ses premiers cas confirmés de covid19 en semaine 9 (24 février-1er mars). L’épidémie s’est ensuite rapidement développée, particulièrement dans les départements du Haut-Rhin, des Vosges, de la Moselle et du Bas-Rhin, pour atteindre un pic durant la semaine 13", indique le point épidémio-régional du 9 avril 2020.

Plusieurs indicateurs du rapport de l’Agence nationale de santé publique montrent que dans le Grand Est, le pic a été atteint durant la semaine du 23 au 29 mars 2020. Le rapport s’appuie sur le nombre de consultations en médecine de ville, sur l’évolution du nombre de passages aux urgences, sur le nombre de téléconsultations et sur le nombre de tests positifs aux covid19 dans les laboratoires hospitaliers.
 

Durant cette semaine du 23 au 29 mars, 4.095 personnes sont passées aux urgences pour suspicion de covid19 : c’est six fois plus que ce qu’on peut observer lors des épidémies de grippe saisonnière.
 

Les chiffres fournis par l’état civil de plusieurs villes en Alsace pointent également une semaine noire du 23 au 29 mars, comme un Colmar. 
 
 
Ce premier pic semble donc passé, alors qu’il y a quelques jours seulement, le 31 mars 2020, le directeur de l’Agence régionale de santé du Grand Est, Christophe Lannelongue - limogé depuis par le gouvernement, notamment en raison de ses prises de position sur le plan d'économies concernant le CHRU de Nancy - annonçait qu’il ne serait pas atteint avant le 15 avril.

Le nombre de personnes hospitalisées dans les services de réanimation est en baisse selon les données de l’Agence nationale de santé publique : 889 personnes au 10 avril contre 971 au 3 avril. Les hospitalisations sont elles encore en hausse avec 4.899 hospitalisées pour covid19 au 10 avril. 
 

Le rapport de l’Agence nationale de santé publique fait aussi un nouveau point sur la mortalité dans les Ehpad due au covid19. Selon les remontées des Ehpad déclarant des cas confirmés de covid19, 771 personnes sont mortes dans les établissements du Grand Est au 8 avril. Voici le détail du nombre de morts cumulé par départements:
 
  • Haut-Rhin : 402
  • Bas-Rhin : 123 
  • Moselle : 74 
  • Marne : 42
  • Meuse : 35
  • Haute-Marne : 34
  • Vosges : 32 
  • Meurthe-et-Moselle : 19 
  • Aube : 8 
  • Ardennes : 2
 


Le nombre de morts dans le Grand Est continue donc toujours de progresser (il ne peut en être autrement dans la mesure où l’indicateur ci-dessous correspond au nombre de morts cumulé). 
 

Le bilan du nombre de victimes du coronavirus covid19 dans la région Grand Est depuis le début de l'épidémie s'élève désormais à 1.952 morts (données hospitalières, données des urgences, données SOS Médecins), auxquels il faut ajouter les 771 personnes mortes dans les Ehpad du Grand Est, soient 2.723 morts au 10 avril.

La préfecture nous a précisé que le nombre de morts dans les Ehpad n'était pas inclus dans le bilan hospitalier transmis par l'Agence nationale de la santé publique. C'est pourquoi nous l'avons ajouté au décompte journalier des données hospitalières. Cela explique l'augmentation subite du nombre de morts dans le Grand Est le 1er avril, date de la première communication sur le nombre de morts en Ehpad dans le Grand Est et le 8 avril (mise à jour).
 

 L'ARS Grand Est ne donne plus le nombre de personnes testées positives au covid19. Le dernier bilan date du mercredi 25 mars et dénombre 5.479 personnes. Depuis le passage en phase épidémique, les tests sont réservés à certaines catégories de patients (personnes fragiles, personnes hospitalisées, professionnels de santé). "Tester tous les patients présentant des symptômes conduirait à saturer la filière de dépistage alors que pour les cas graves et les structures collectives de personnes fragiles, le dépistage permet de prendre des mesures immédiates", précise l'ARS.

Quant au traitement pour les malades atteints du covid19, il est rappelé que la prise d'anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone...) pourrait être un facteur d'aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol. Si vous êtes déjà sous anti-inflammatoires ou en cas de doute, demandez conseil à votre médecin. Les établissements de santé ont engagé l’annulation des prises en charge de chirurgie et de médecine non urgente afin d’être en mesure d’accueillir le maximum de patients atteints du coronavirus.
 

Rappel des consignes à suivre

L’enjeu est de freiner la transmission du virus qui circule actuellement sur le territoire et protéger les zones non ou peu touchées. Pour cela, il appartient à chacun de mettre en place les mesures barrières recommandées :
  • Se laver régulièrement les mains avec du savon
  • Tousser ou éternuer dans son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Porter un masque quand on est malade
  • Eviter les poignées de main et les embrassades.
 
 
Si j’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au covid19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le Samu-Centre 15, rappelle la préfecture du Grand Est. Un numéro vert répond en permanence à vos questions, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 : 0 800 130 000. Il n’est pas habilité à dispenser des conseils médicaux.
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