La fin des aides au maintien de l'agriculture bio est programmée dès 2018 a annoncé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travers, le 20 septembre 2017. Une annonce très mal perçue par les agriculteurs bio qui en bénéficiaient, notamment dans la Marne.
Depuis 2001, Jean-Paul Simonnot est passé au bio. Sur ses 195 hectares, il produit du blé, de la luzerne, des lentilles, de l'orge ou d'autres céréales. Cela, avec rigueur car le bio est exigeant.
Sur une de ses parcelles, il a associé du colza, du trèfle et des lentilles pour couvrir le terrain et ainsi avoir à faire face à moins de mauvaises herbes :
"Le point crucial c'est le désherbage des cultures. C'est du désherbage mécanique d'un désherbage manuel. C'est vrai que c'est plus compliqué qu'en conventionnel."
En 2016 dans l'Est, la consommation de produits bio a augmenté de 20 % et de 15 % au premier trimestre 2017. Pour autant les producteurs bio sont en colère car l'État supprimera les aides au maintien à partir de 2018.
"Le gouvernement ne tient pas ses engagements. En tant qu'agriculture biologique, on respecte un cahier des charges, on s'est engagé et l'Etat ne respecte pas les siens."
Les agriculteurs estiment qu'ils ont droit à une rémunération pour services rendus à la collectivité à travers la qualité de l'eau, des sols sains et une santé optimisée.
"Aujourd'hui un producteur en Belgique a une reconnaissance au niveau de 400 euros de l'hectare pour le bienfait qu'il fait à l'environnement. En Allemagne, on approche des 300 euros de l'hectare. En France, on vient de décider que ce serait de 0. Il y a une véritable distorsion de la concurrence."
Aujourd'hui un producteur en Belgique a une reconnaissance au niveau de 400 euros de l'hectare pour le bienfait qu'il fait à l'environnement. En France, on vient de décider que ce serait de 0.
Dans le Grand Est, 117.000 ha sont consacrés au bio. Des milliers d'hectares sur lesquels il faut investir. La suppression des aides au maintien pourrait impacter ces investissements. Pour autant pas question de revenir en arrière.
"En conventionnel, j'utilisais des produits phytosanitaires que je trouvais dangereux. Et je n'étais pas bien quand j'étais sur le pulvérisateur. J'ai commencé à convertir une partie de la ferme en bio et après j'ai augmenté jusqu'à être 100% en bio. Je suis beaucoup plus serein, beaucoup moins stressé", explique Jean-Paul Simonnot.
Mais la question pour le bio comme pour l'agriculture conventionnelle c'est la rémunération. Depuis plusieurs années, les prix ne cessent de baisser.
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