Loïc Papillon, né dans la Marne et vivant en Côte-d'Or, a la distinction particulièrement élégante de posséder et entretenir la plus belle barbe du Royaume-Uni (mais pas que). Il va s'embarquer pour Plymouth, où il compte remettre son titre en jeu (t le conserver), le samedi 12 octobre 2024.
Mise à jour : Samedi 12 octobre, dans la ville de Plymouth, au sud-ouest de l’Angleterre, Loïc Papillon a remporté pour la deuxième fois le titre de champion d’Angleterre dans la catégorie barbe naturelle et moustache stylisée.
Avec sa barbe, il ne faut pas le confondre avec le père Noël. C'est encore un peu tôt, même si l'achat des cadeaux et des luminaires a déjà commencé.
Loïc Papillon est un individu à la charmante barbe, laquelle a déjà été primée. Natif de Connantre (Marne), résidant à Fixin (Côte-d'Or) (Bourgogne), il est une véritable "Miss France du poil" comme il le déclarait à France 3 Champagne-Ardenne début 2023 : il a en effet remporté le concours de la plus belle barbe de l'Hexagone.
Également sacré plus belle barbe du Royaume-Uni (un concours ouvert aux allochtones), il remet le couvert le samedi 12 octobre 2024. France 3 Champagne-Ardenne lui a passé un coup de fil le mercredi 9 octobre, veille de son départ pour Plymouth, ville côtière du comté anglais du Devon, où va se tenir la compétition.
Prendre le bateau pour défendre sa barbe
Depuis notre dernière interview, il s'est essayé "au championnat du monde de 2023, en Allemagne. J'ai fini septième. C'est honorable. J'avais aussi fini septième en 2019, à Anvers. Cette année, rebelote, je remets en jeu le titre que j'ai gagné en Angleterre en 2022." C'était à Rugby (la ville où l'on a inventé ce sport, c'est transparent).
"C'est tous les deux ans, comme le championnat du monde." Ce n'est pas la première fois qu'il se rend à l'étranger pour défendre ou conquérir un titre.
Il compte se rendre chez nos amis les Anglais de manière pas trop polluante. Il va utiliser son véhicule pour gagner Roscoff (Finistère), à la toute fin de la pointe de la Bretagne. De là, il prendra le ferry pour se rendre chez les Plymouthiens (voir la carte ci-dessous).
"Je me suis très bien préparé. J'ai mon dernier rendez-vous [le soir du mercredi 9 octobre] chez Julien. Toujours le même, toujours fidèle." Julien Joubert de son nom, c'est son coach sportif de la barbe, en quelque sorte. Le maître-barbier et son équipe officient au Cinq Huitième, rue de la Verrerie à Dijon (Côte-d'Or), capitale de la moutarde... et donc de la barbe, il faut croire.
"Il me suit depuis huit ou neuf ans. C'est grâce à lui que j'ai eu tous ces titres cumulés au fil des ans." Monsieur Papillon est en effet champion, outre de la France et du Royaume-Uni, de la Suisse.
La barbe abolit les frontières
À Plymouth, la compétition sera fort serrée. "Je vais retrouver mes concurrents de 2022. Et les Anglais sont plutôt bons. Eux, comme en Allemagne et en Autriche, ils ont des grands clubs de barbus. C'est comme une fédération sportive. Ils rejoignent de très nombreuses compétitions."
Les Anglais, comme les Allemands et Autrichiens, ont des grands clubs de barbus. C'est comme une fédération sportive.
Loïc Papillon, plus belle barbe de plusieurs pays du monde
"Comme le championnat est ouvert à l'international, je vais retrouver des camarades des Pays-Bas, d'Autriche, et d'ailleurs. [La dernière fois], j'avais vu des gars qui venaient d'Israël et du Canada. Je vais donc retrouver les mêmes têtes poilues qu'aux championnats du monde."
C'est comme une grande famille internationale barbue. "Ce sont des concurrents, mais aussi des copains. À force, on se connait tous par les réseaux sociaux. On se suit sur nos comptes Instagram respectifs." (voir le sien ci-dessous)
Voir cette publication sur Instagram
Face à une concurrence aussi sévère et fort préparée, comment compte-t-il tirer son épingle du jeu ? "J'ai l'expérience des compétitions qui passent. Si je finis septième au championnat du monde, je ne sais pas forcément pourquoi, car le jury ne donne pas les informations."
"C'est plutôt à force d'observer. Je prends beaucoup de photos et je les observe après, on les analyse aussi avec mon barbier : plus de matière, barbe mieux dessinée..." Une étude très poussée, qui le conduit pour cette édition du championnat à renoncer au brushing et présenter une barbe "plus gonflée".
Sa préparation, outre les passages chez le barbier susmentionné, c'est son entretien soigné de tous les jours. Il y a passé un quart d'heure chaque matin. "C'est toute une routine : huile, baume, shampoing spécifique, masques réguliers, traitements réguliers à l'huile chaude."
Grand sage du poil
Il pourrait presque rédiger une encyclopédie poilue. "Je ne prétends pas être expert des poils, mais en tout cas des miens", répond-il à notre suggestion. Mais France 3 Champagne-Ardenne a touché juste. "C'est marrant, parce que j'ai de plus en plus de gars qui me demandent comment faire, des conseils pour entretenir ou pour que ça pousse davantage. Mais je n'ai pas de secret : c'est comme ça, c'est naturel."
C'est le cas aussi bien "sur les réseaux sociaux où on me pose des questions. Ça peut venir de n'importe où : des Belges, des Allemands, des Canadiens souvent." Que "dans la rue où des gars avec un peu de barbe me demandent comment faire, combien de temps il faut, si c'est dur... Ce sont toujours ces questions qui reviennent."
Quand il y a du brouillard : les poils frisent.
Loïc Papillon, passionné par sa barbe mais moins par les intempéries
Il sait beaucoup de choses, en effet, et peut se targuer d'avoir évité les accidents de parcours. Pour autant, cela demande des précautions minutieuses et du temps en plus. Par exemple, "s'il pleut, les cheveux frisent et pour la barbe, c'est pareil. Si je mets 35 à 45 minutes à coiffer ma barbe pour un championnat, et qu'il pleut quand je sors, je suis catastrophé. Pareil quand il y a du brouillard : les poils frisent."
"Et autre inconvénient, s'il fait chaud... ça tient chaud. Je dois alors faire une queue de cheval de barbe." De quoi faire penser un peu au professeur Dumbledore dans la saga Harry Potter (voir avec le gif ci-dessous)...
Après, "ce qui peut être délicat, ce sont les dîners. Manger de la semoule : ça reste coincé dans la moustache ou la barbe. Manger de la soupe : ce sera un calvaire. Je dois le faire à la petite cuillère, car une cuillère à soupe sera trop grosse et ça va tremper dedans. Manger un cône glacé, c'est impossible. Je dois faire ça à la maison, sans que personne le voie."
Et "croquer dans un burger" paraît impensable. "On en met partout." Pour parer toute éventualité, il transporte continuellement avec lui des petites lingettes nettoyantes. Prudence est mère de sûreté. Nous voilà prévenus si on avait l'idée de se lancer dans cette carrière.