Fermées depuis le 10 décembre dernier, les discothèques pourront rouvrir le 16 février a annoncé le Premier Ministre, Jean Castex. Le bout du tunnel pour des gérants lassés de 18 mois d’absence d’activité en deux ans.
C’est une annonce qu’attendait le monde de la nuit. Jeudi 20 janvier en conférence de presse, Jean Castex a annoncé un allègement progressif des restrictions sanitaires face à la Covid-19. Victime du variant omicron, les boites de nuit affichent portes closes depuis le 10 décembre dernier. D’abord prononcé pour une durée de 4 semaines, la fermeture des pistes de danse avaient été prolongées pour 3 semaines, poussant la date de la réouverture au 24 janvier. Elles pourront finalement accueillir de nouveau des fêtards à compter du 16 février.
Le bout du tunnel
"Ça redonne le sourire, on a un objectif", se réjouit Valérie Vanwierts, propriétaire de l’espace Champenois à Tinqueux. Celle qui accueille jusqu’à 250 personnes pour ses soirées et thés dansants le weekend a beaucoup souffert après la fermeture de son établissement en décembre. "J’avais la rage", explique-t-elle. Désormais, elle pense à ses clients, très nombreux depuis l’annonce de la réouverture à lui écrire. "J’ai reçu une pluie de messages. Je sais déjà qu’on sera nombreux le 19 février pour fêter ça", s’enthousiasme-t-elle.
"Un mois c’est de toute façon nécessaire pour préparer une réouverture. Il faut booker les DJ, contacter les sous-traitants, prévenir les salariés… ", énumère Olivier Stroh, propriétaire de l’Atrium à Reims et représentant marnais du syndicat des discothèques et lieux de loisirs. Lors de la réouverture des discothèques en juillet, les gérants n’avaient été prévenus que quelques jours à l’avance. "Ça a été difficile à gérer", assure-t-il.
Protocole sanitaire encore flou
S’agissant du protocole sanitaire, la question n’est pas encore tranchée à Matignon. "Pour les masques dans les discothèques, nous verrons", a déclaré le Ministre de la Santé, Olivier Véran. "Je suis assez confiant", affirme Olivier Stroh. Le gérant avait expérimenté le port du masque une semaine avant la fermeture du mois de décembre. "Cela n’avait pas fonctionné et nous l’avions fait remonter à la Préfecture. Quand on est en boîte de nuit on passe la soirée avec un verre à la main en général. Nous ne pouvons pas contrôler en permanence le port du masque de 1000 clients". L’instauration d’une jauge n’est par ailleurs pas encore décidée.
En revanche les clients devront montrer un pass vaccinal pour entrer. Faudra-t-il en plus un test négatif ? S’il peut y recourir, le gouvernement "n’a pas l’ambition de le faire, du moins pas en l’état", assure Olivier Véran. Là encore, les gérants sont confiants. "Ils savent que s’ils nous demandent ça, nous ne pourrons pas nous en sortir", rétorque le patron de l’Atrium. "Le pass vaccinal fait mal au coeur pour les quelques fidèles non vaccinés, mais cela représente une infime minorité", ajoute Valérie Vanwierts.
La galère des aides
D’ici la réouverture, les gérants ont encore du pain sur la planche pour toucher les aides promises par l’État. Le gouvernement avait indiqué sa volonté de renforcer l'indemnisation des charges fixes et de l'activité partielle des entreprises du secteur de l'événementiel ainsi que pour les discothèques fermées, afin qu’elles ne perdent "pas un euro" pendant cette fermeture. "Les dossiers demandent un travail de comptabilité très poussé. Cela va encore prendre du temps. Pour ceux qui ont de la trésorerie ça va, mais pour les plus fragiles cela va certainement poser problème", constate Olivier Stroh.
Tous les mois, Valérie Vanwierts dépense 5000 euros en charges. Rien à côté des 40 000 euros qu’elle aurait pu gagner selon elle pendant ces deux mois et demi. "Au moins cette fois-ci, ça n’aura pas duré seize mois", relativise-t-elle. Même optimisme du côté d’Olivier Stroh : "Je craignais qu’on ne puisse pas fêter les 10 ans de l’établissement en mars, alors je ne peux qu’être heureux maintenant." Rendez vous est pris désormais le 16 février pour voir enfin rallumées les platines des DJs.