A Nancy et Orléans, deux villes comparables à Reims, la cohabitation entre vélos, trottinettes et tramway est également au centre des préoccupations. Les deux villes ont choisi des modèles radicalement différents.
Sanctionner ou tolérer ? Dans tous les cas, il faut sensibiliser les usagers de la route, pour que la cohabitation entre trottinettes, vélos, piétons et tramway se fasse dans la plus grande sérénité. Après l'accident mortel entre un conducteur de trottinette électrique et un tramway le 9 janvier dernier à Reims, nous avons voulu savoir comment Nancy et Orléans, de taille équivalente à Reims et avec un tramway, fonctionnent.
Concernant la cohabitation entre vélos, trottinettes, piétons et tramways, rien n'est jamais gagné. A Reims, Orléans ou Nancy, les campagnes de sensibilisations sont récurrentes pour éviter les accidents. "Nous sommes en pleine campagne de sécurité en ce moment, explique-t-on à Citura, la société en charge des transports rémois. Le cas de cet accident sera forcément abordé."
A Orléans, on tolère les cyclistes sur certaines voies
Une chose est sure, les voies de tramway sont interdites aux piétons, cyclistes et autres usagers de la route. Seulement, toutes les villes n'appliquent pas forcément cette règle à la lettre. A Orléans, les vélos et autres deux roues peuvent emprunter la voie du tram, sur des voies de "partage", où ce dernier ne peut circuler à plus de 30 km/h.En revanche, dans les zones où la circulation dépasse les 50 km/h, les voies de tram sont en gazon, pour dissuader tout autre véhicule de les emprunter. "La signalétique est claire, insiste Paul Davy, responsable des relations presse d'Orléans Métropole. Pour les zones entre 30 et 50km/h, la circulation des vélos est interdite, mais faisable."
Là encore, cette tolérance s'accompagne de campagne de sensibilisation. Comme par exemple celle du groupe Keolis, qui gère la société orléanaise. Dans une vidéo, il est rappelé qu'un tramway pèse l'équivalent de 40 rhinocéros, ce qui rend très difficile le freinage d'urgence.
A Reims, les chauffeurs de tramway réclament plus de transparence pour les cyclistes, comme des panneaux de signalisation ou des marquages au sol. Selon Khira Rhimou, conductrice de bus et de tramway, également déléguée syndicale CGT à Citura, "la grande difficulté, c'est qu'il n'y a pas de piste cyclable aménagée, donc forcément, les voies de véhicules légers sont étroites et découragent les cyclistes, usagers de trottinette, qui sont tentés d'emprunter plateforme tramway, une voie facile à emprunter". Mais interdite par le code de la route.
A Nancy, la prévention est assurée par la police municipale
A Nancy, pas de tolérance. La circulation des vélos sur la voie des trams est interdite, quelque soit la vitesse de circulation. Les voies partagées sont celles réservées aux bus et aux taxis.Début 2018, à la suite d'une augmentation du nombre d'accidents, le réseau Stan avait même durci le ton, demandant à la police municipale de verbaliser les cyclistes qui empruntaient la rue Saint-Jean. Les amendes pouvaient alors aller jusqu'à 135 euros. "Les incidents sur la voie de tram sont de plus en plus nombreux, expliquait Jérôme Léger, directeur adjoint de Transdev, à France 3 Lorraine. Il est interdit de circuler à vélo sur une voie de tramway."
Le réseau travaille en étroite collaboration avec la police municipale, qui assure les campagnes de prévention. Elle se rend régulièrement aux abords du campus lorrain, ainsi que sur les voies empruntées par les cyclistes.