Ce lundi 3 juillet, le président de l'Association des maires de France appelait à "une mobilisation civique des citoyens pour un retour à l'ordre républicain". Maire,élus et citoyens se sont rassemblés sur le parvis de la mairie de Reims à 12h.
Des applaudissements et une Marseillaise à l’unisson. Ce lundi 3 juillet, plusieurs centaines de personnes ont tenu à prendre part au rassemblement républicain initié par le président de l’Association des maires de France David Lisnard. De nombreux élus se serrent sur le parvis de la mairie aux côtés de l’édile et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en visite de dernière minute. "Ce n’est pas un rassemblement de résignation, c’est un rassemblement pour la République" explique Arnaud Robinet, le maire de Reims dans un court discours derrière le pupitre installé pour l’occasion.
Sur l’esplanade Simone Veil, peu de jeunes, mais surtout des retraités venus témoigner leur soutien, parfois leur colère. "Je suis pour la paix, je ne suis pas pour la violence. Donc je viens pour soutenir les maires" s’indigne Evelyne. A 70 ans, cette retraitée de l’imprimerie regrette les "conneries" de ces derniers jours.
"Plus personne n’a peur et ce n’est pas normal"
Un agriculteur à la retraite
Un peu plus loin, un ancien CRS à la retraite, qui gardera son anonymat par soucis de réserve, se rappelle du temps où l’autorité faisait foi dans les rues comme à l’école. "Plus personne n’a peur et ce n’est pas normal" nous explique cet agriculteur marnais à la retraite. Et puis, il y a ceux, rares, qui osent porter une voix dissonnante. A 18 ans, Naty est venu voir le rassemblement par curiosité. Elle est en plein coeur de la foule, accompagnée d'un ami : "nous on est là parce qu’on déteste Darmanin. Certes il y a des dégâts, mais je pense que c’est nécessaire pour faire entendre notre voix, pour faire comprendre que ce n’est pas rien ce qui se passe." nous explique la jeune femme.
VIDEO : La Marseillaise a retentit devant l'Hôtel de Ville de Reims.
"Retour de l'ordre"
Depuis plusieurs nuits, la Cité des Sacres est le théâtre de violences et de dégradations. La nuit de samedi à dimanche a été « plus calme » selon la Préfecture malgré plusieurs véhicules brûlés et des feux de poubelle. La nuit précédente, un policier a été blessé à Reims. Dans son discours du lundi 3 juillet sur la place de la mairie, Arnaud Robinet a plaidé pour un "retour de l'ordre". "Nous le devons aux habitants de nos quartiers. Nous leur devons de vivre en sécurité et dans la tranquilité. C’est le cœur de la promesse républicaine" expliquait-il devant les Rémois réunis face à lui.
Même son de cloche du côté de l'opposition, Eric Quénard, conseiller municipal PS abonde au micro de France 3 Champagne-Ardenne : "On sent depuis plusieurs mois maintenant des tensions monter mais là on a passé un stade d’une gravité extrême. Quand on s’attaque aux écoles, aux commerces, aux biens des personnes, on franchit un palier qui est inacceptable et donc il faut à la fois que l’on condamne et que l’on trouve des solutions et il faut aussi appeler chacun à la responsabilité et à l’apaisement."
Ce "rassemblement républicain" s'est tenu, comme de nombreux autres en France à la suite de l'appel de David Lisnard, président de l'Association des maires de France. Ce dernier a voulu, au lendemain de l'agression du maire de l'Haÿ-les-Roses apporter son soutien aux maires du pays victimes d'agression pendant les nuits de violences urbaines qui secouent la France depuis plusieurs jours.
A Reims, les dégâts se chiffrent à "plusieurs millions" d'euros selon le maire de Reims Arnaud Robinet invité de notre 12/13 ce vendredi 30 juin. Ce lundi 3 juillet, la région Grand Est annonce débloquer 10 millions d'euros pour la réparation des dégâts.