Ce mercredi 29 novembre se déroulait le concours de la meilleure galette des rois aux amandes de la Marne. Une compétition pour départager 34 galettes qui permettra au gagnant de participer au concours régional en janvier, et de voir ses ventes de galettes décupler.
34 concurrentes pour une seule élue. Savez-vous à quoi reconnaît-on une bonne galette des rois ? Certains diront le goût, d'autres la texture ou la cuisson. Pour le jury du concours de la meilleure galette de la Marne, la question trouve réponse dans une multitude de critères.
Composé de dix personnes, six professionnels et quatre amateurs, le jury a dû élire la meilleure galette des rois de la Marne ce mercredi 29 novembre dans les murs de la maison de champagne Duval-Leroy à Vertus. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la tâche n'a rien d'évident.
Alors oui, le mois de novembre peut paraître un peu prématuré pour parler de galette des rois, mais la date de ce concours a du sens : "En décembre, et particulièrement à partir de la mi-décembre, les boulangers-pâtissiers ne touchent plus terre avec la période des fêtes. On a énormément de travail, alors prendre du temps pour préparer un concours, c'est très compliqué. Le fait de le faire en novembre permet à tout le monde de se préparer, puisque le concours peut nécessiter une semaine de préparation", détaille Patrick Baillet, boulanger-pâtissier lauréat l'an dernier et membre du jury.
"Le goût, c'est subjectif"
"Le goût, c'est subjectif", tient à rappeler le chef-charcutier traiteur Franck Deport d'entrée de jeu. Alors, Séverine Barré, secrétaire pour la Fédération de la boulangerie-pâtisserie de la Marne, détaille le processus de notation auxquelles sont confrontées les 34 prétendantes au titre. "Les galettes sont notées sur cinq aspects : la cuisson, le feuilletage, la qualité du rayage, la proportion de garniture, et évidemment, le goût". Attention aussi à la taille, qui doit impérativement respecter (à un centimètre près) les 30 centimètres de diamètre sous peine de cinq points de pénalité.
Pour chacun de ces critères, chaque jury accorde une note sur vingt et ce sont les scores totaux qui départagent les galettes. Sur les 34, dix sont retenues pour la phase finale. L'occasion pour le jury de regoûter, recomparer et de revoir ses notes face à des recettes légèrement personnalisées à chaque fois.
"Au début c'est compliqué... Si on met 17 en goût à la première et que les suivantes sont bien meilleures, on ne peut pas mettre 22", lance Franck Deport, membre du jury, qui reste prudent à la table de dégustation.
Les meilleures finissent toujours par sortir du lot
Pour autant, les meilleures finissent toujours par sortir du lot. "Quand trois mêmes galettes arrivent en tête chez dix personnes, c'est qu'il y a un accord. Après, la subjectivité du goût fait qu'on peut tous mettre les mêmes en tête, mais dans un ordre différent", explique Patrick Baillet, lauréat de l'année passée.
Dès le départ, comme d'autres, il a repéré le trio de tête, mais l'avait classé dans un ordre différent : "à ce stade, ça se joue vraiment à pas grand-chose. La gagnante a un peu moins le côté brillant des deux autres, mais je pense qu'elle a pris la tête grâce au goût. Il suffit d'un point d'écart", s'avance le spécialiste.
Cette année, la grande gagnante portait le numéro 16, et a été réalisée par Frédérique Watremet et son équipe du Macaron Bleu à Bezannes. Un troisième sacre pour cette équipe après ceux de 2012 et 2021. "Nous sommes très heureux. C'est un vrai travail d'équipe avec mes chefs boulangers et pâtissiers", se réjouit la lauréate.
Le secret de sa galette ? "Le choix des matières premières, les plus simples et qualitatives possibles. Nous avons travaillé avec une poudre d'amande haut de gamme vraiment issue du fruit de l'amandier, très fine, et un beurre AOP (appellation d'origine protégée). Cela donne une galette fondante, bien équilibrée. Et cette année, le rayage était libre, contrairement aux années précédentes. On s'est donc fait plaisir, et ça a peut-être fait la différence. Le reste, c'est notre petite touche secrète, mais ça ne se dévoile pas", s'amuse celle qui a décroché sa place au championnat régional qui se déroulera en janvier.
Un merveilleux coup de pub
Ce titre, qu'elle a déjà décroché à deux reprises, a aussi le pouvoir de se transformer en un merveilleux coup de pub. "Être la meilleure galette de la Marne, ça a un impact très important. Les gens veulent la goûter, certains viennent de loin pour en acheter une", relève Frédérique Watremet. Une expérience partagée par Patrick Baillet, qui a vu ses ventes de galettes décuplées l'an dernier.
Pour les gagnants, cap maintenant sur le concours régional de la meilleure galette aux amandes qui se disputera à Strasbourg le 22 janvier. L'année prochaine, conformément au règlement, Frédérique Watremet sera interdite de participer et sera conviée au jury pour trouver son successeur. D'ici là, c'est une période de fêtes chargée qui l'attend, avec des préparations de bûches de noël d'abord, puis de galettes des rois pour l'épiphanie, fêté le premier dimanche de janvier 2024.