Replay. Cinq des dix candidats à la mairie de Reims ont répondu aux questions de Vincent Thollet et Sophie Constanzer. Médiateurs de quartier, voie Taittinger, complexe aqualudique… on vous donne les trois thèmes à retenir de ce débat.

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Une heure pour cinq candidats. Ce mercredi 4 mars, cinq des dix candidats à la mairie de Reims ont exposé leurs programmes.
Arnaud Robinet, le maire sortant Les Républicains, Eric Quénard, étiqueté divers gauche et conseiller municipal, Gérard Chemla, pour la République en marche, Léo Tyburce, d'Europe écologie les Verts et Jean-Claude Philipot du Rassemblement national.
Parmi les thèmes abordés, les candidats ont vivement échangé à propos des médiateurs de quartiers, la voie Taittinger et les infrastructures culturelles à développer dans la ville.

Centre-ville en cours de rénovation, complexe aquatique et salle de spectacle en construction, attractivité économique forte, vocation touristique florissante… Reims est incontestablement une ville moteur en Champagne-Ardenne. Pourtant, la campagne des élections municipales soulève des questions qui montrent aussi les fragilités de la cité des sacres : pollution préoccupante,  alternatives à la voiture à développer, et interrogations sur la sécurité alors que des rixes entre bandes issues de quartiers périphériques se multiplient, avec parfois des blessés graves à la clé.
 

1 - Faut-il plus de médiateurs dans les quartiers?

Après un long passage sur la sécurité, les candidats à la mairie de Reims ont longuement échangé sur la jeunesse, notamment celle vivant dans les quartiers.
Attaqué sur son bilan, le maire sortant le concède : "Il y a un trou dans la raquette pour les adolescents. Les maisons de quartier font un travail remarquable pour la petite enfance, les seniors et les adultes. Pour les adolescents âgés de 14 à 17 ans, il y a un manque en termes d'activité."
Le candidat d'opposition Eric Quénard, conseiller municipal et adjoint de la maire socialiste Adeline Hazan (2008-2014), enchaîne : "C'est évident, il y a un trou dans la raquette. Mais pourquoi avoir supprimé ces médiateurs de quartier que nous avions mis en place qui travaillaient dans ces quartiers? Nous les avions créés ils sont aujourd'hui supprimés."
Sur la jeunesse, le candidat écologiste et Gérard Chemla se rejoignent. Léo Tyburce avance : "Il faut redéployer une politique de la jeunesse dans la ville, vers les maisons de quartier, éveiller les jeunes, les occuper et les encourager à faire des choses. Aujourd'hui, la politique jeunesse n'est pas suffisante. Les jeunes, ils sont laissés à l'abandon, il n'y a pas grand-chose à faire. Il faut insister sur le rôle des médiateurs, qui vont au contact et tisser des relations avec les publics qui vont travailler sur les volets du pénal, du logement, de l'insertion." Une proposition proche de celle du candidat La République en marche : "Je propose un maillage de la ville avec des maires de quartier, qui seront des adjoints au maire qui habiteront dans les quartiers dont ils s'occuperont, avec cette police de proximité à leurs côtés, et des médiateurs et éducateurs qu'on remettra dans la rue."
L'avocat va même plus loin : "Quand vous allez dans les quartiers, les jeunes demandent des salles qui soient pour eux. Pourquoi ? Parce que sortis de la petite enfance, ils sont dehors, livrés à eux-mêmes, sans activités. Ils n'ont aucun lieu de rencontre, sans aucune possibilité de faire des choses en commun. Il y a un vrai travail de fond à faire, quartier par quartier."
Seul Jean-Claude Philipot se détache sur ce point. "Sur les médiateurs, je suis mitigé", dit-il, même s'il reconnaît qu'il faut "occuper les jeunes".

 

2 - La voie Taittinger : que faut-il faire pour diminuer la pollution ?

La voie Taittinger a divisé les cinq candidats.
Pour Eric Quénard et Léo Tyburce, il y a urgence. "C'est un enjeu majeur car c'est un enjeu de la santé publique", assène Léo Tyburce. "Pour nous, il faut agir rapidement, urgemment sur cette traversée urbaine. Nous voulons réduire la vitesse, pour faire en sorte qu'elle soit moins attractive pour que ça devienne une zone de desserte de Reims et non plus de transit." Sa solution : réduire la vitesse à 70km/h.
Et Eric Quénard d'ajouter : "C'est un des endroits les plus pollués de Reims, alors que c'est emprunté par des joggeurs, des familles qui se promènent le long du canal… il faut agir maintenant. La question de la santé publique ne peut pas attendre. On ne peut pas se dire qu'on attend 10 ou 15 ans d'avoir un contournement Nord." Pour ce faire, il propose : "C'est une voie polluée. Il faut que le Grand Reims reprenne la gestion de cet axe et construire avec les habitants. Nous pourrions travailler entre élus sur plusieurs axes : limitation de la pollution, amélioration du cadre de vie et on recoud la ville qui a été coupée en deux par cette voie. Et enfin, on lance un grand concours d'architecte, d'urbanisme."

Pour le candidat écologiste, il faut donc réduire la vitesse puis, "dans un deuxième temps, il faut installer des talus végétalisés, des murs anti-bruit". Ce à quoi le maire se dit favorable : "Il faut tout d'abord les aménagements et là je rejoins monsieur Tyburce, sur les aménagements le long de la coulée verte, sur la partie qui est la plus proche de la voie Taittinger. Terminer le contournement Est de Reims, reliant la voie des Tondeurs à l'A34." Un dernier point avec lequel Jean-Claude Philipot est en accord car selon lui, il faut "avoir un vrai périphérique rémois". Et le candidat du RN d'ajouter : "Il faut augmenter les contrôles et limiter la circulation des poids lourds."
Sur le périphérique rémois, Gérard Chemla se montre plus sceptique : "Le contournement de Reims date des années 1990. On a perdu un temps phénoménal. Mais aujourd'hui, personne n'est capable de dire si réduire le nombre de voies fera réduire la pollution. Si c'est pour faire la même chose qu'à Paris et augmenter les embouteillages, ce n'est pas la peine." Le candidat LREM propose de mandater des experts et d'étudier leurs propositions, puis de les faire voter à tous les électeurs du Grand Reims.


3 - Complexe aqualudique et Reims Arena, des projets indispensables?

Le complexe Aqualudique et la Reims Arena ont également occupé une place importante lors de ce débat. Léo Tyburce est catégorique : le projet de la Reims Arena est "inutile", "qui gaspille de l'argent public". Et le président de l'association bio Grand Est de dénoncer : "Il a un coût social et environnemental. Une telle salle existe déjà à Châlons, une telle salle existe déjà à Epernay. On aurait pu réinvestir cet argent dans les quartiers. En plus c'est un projet concentré en ville."
Pour les quatre autres candidats, les avis sont plus nuancés. Le candidat d'extrême-droite reconnaît qu'"il fallait construire un complexe aqualudique". En revanche, il semble moins convaincu par la nécessité de la Reims Arena, pointant le coût du projet : "On est en train d'engager Reims dans un projet de 190 millions d'euros sur 25 ans."
Quant à Eric Quénard et Gérard Chemla, les deux candidats soulignent une autre difficulté : comment circuler dans un secteur déjà engorgé. Le candidat de gauche soulève : "Le seul souci que je vois sur ces deux projets, c'est qu'ils vont être concentrés à un endroit déjà totalement congestionné. Il ne faut pas faire ce que nous avions déjà fait lorsqu'on a reconstruit Auguste Delaune. Aujourd'hui, on voit toutes les voitures garées n'importe comment aux abords du stade. On va être confrontés au même problème sur le site Cernam." Et Gérard Chemla d'abonder : "Comment se déplacent les gens à Reims ? Principalement en voiture; ils vont engorger la place de la République qui est déjà une des places les plus engorgées de la ville et on va mettre encore plus en valeur le centre-ville."
Le maire sortant se défend : "Quand j'entends les autres candidats, j'ai l'impression qu'ils souhaitent que les habitants ne quittent pas leurs faubourgs et qu'ils restent dans leur quartier." Il avance une "autre vision" car selon lui, les deux projets concernent tous les Rémois, car "accessibles par le tram et les transports en communs".
 


 
-Arnaud Robinet, maire depuis 2014 et candidat à sa succession et tête de liste de « Reims naturellement » (LR-alliés).
Il avait battu la maire sortante Adeline Hazan (PS) lors d'une triangulaire avec le FN au 2nd tour. Il est soutenu par Valérie Pécresse et par Jean-Emmanuel Ronsin, suppléant d'Aina Kuric.
Il est donné gagnant dès le 1er tour, avantagé par un sondage du Point effectué en janvier 2020, qui classe la Ville de Reims dans le top 10 des villes les mieux gérées de France.
-Eric Quénard, conseiller municipal et tête de liste de « Faisons respirer Reims » (PS-alliés).
Il est un des anciens adjoints d'Adeline Hazan entre 2008 et 2014, aujourd'hui conseiller municipal d'opposition, il est, entre-autres, soutenu par Génération.S de Benoît Hamon. Pour plus de transparence, Eric Quénard a dévoilé ses revenues et son casier judiciaire.
-Gérard Chemla, tête de liste de « Osons Reims » (LREM) avocat,
il s'est illustré dans des dossiers importants comme les disparus de Mourmelon, l'affaire Vincent Lambert en défendant son neveu François (favorable à l'arrêt des traitements). Aina Kuric, Noelle Gabet et Gérard Signoret sont présents sur sa liste.
-Jean-Claude Philipot, conseiller municipal et tête de liste de « Reims avec le RN » (RN).

-Léo Tyburce, tête de liste de « Reims Verts l’avenir » (EELV).
Forts de leurs résultats au Européennes, les Verts partent seuls, soutenus par Alliance Ecologiste Indépendante et Yannick Jadot.

Les autres candidats à l'élection municipale à Reims sont :

M. LUDOT Emmanuel - Liste LES OUBLIÉS DE LA POLITIQUE
Mme BELAREDJ-TUNC Hadhoum - Liste NOUS CITOYENS RÉMOIS
Mme EL HAOUSSINE Fatima - Liste UNION DES RÉMOIS
Mme MANESSE Laure - Liste REIMS EN COMMUN
M. ROSE Thomas - Liste LUTTE OUVRIERE - FAIRE ENTENDRE LE CAMP DES TRAVAILLEURS

Pour regarder ce débat en direct ⬇
  France 3 organise en simultané des débats partout en France, retrouvez-les sur cette carte interactive :Iframe :
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