Rodolphe Rivière a remporté huit nouveaux titres lors du Trophée mondial de la pizza, les mardi 5 et mercredi 6 novembre 2024. Il s'agit du tenancier du restaurant La Grappe A Pizza, à Verzenay (Marne), en agglomération rémoise.
Il a doublé son nombre de récompenses. Rodolphe Rivière, super-compétiteur de la pizza, a fait fort les mardi 5 et mercredi 6 novembre 2024.
En direct de Menton (Alpes-Maritimes), ville bordant la frontière italienne, le restaurateur de Verzenay (Marne), à La Grappe A Pizza, s'est envolé lors du Trophée mondial de la pizza, où il a récolté une moisson de récompenses. Notre homme n'est pas un inconnu. Ce pizzaïolo s'est déjà illustré dans d'autres compétitions, en réalisant officiellement la meilleure focaccia du monde, ou en étant sacré super champion de la pizza à Rome (rien que ça).
"En une fois j'ai doublé ce que j'ai obtenu depuis que je suis pizzaïolo", s'amuse l'expert auprès de France 3 Champagne-Ardenne. "C'est un strike." Cette fois-ci, ce n'est pas moins de huit titres qu'il a obtenus dans le sud de la France, dont notamment :
- première place en rapidité
- première place en travail par équipe
- troisième place en conception de pizza large
- même place en pala (sorte de pizza)
- même place en teglia (idem)
- même place en calzone
"J'adore la compétition", confie le "super champion" de la pizza, "et j'adore voir les copains pizzaïolos. On peut échanger, être créatif, présenter de nouvelles choses. La pizza, c'est tellement varié..."
Vive la moutarde de Reims
Sa pizza de type pala (cuite et dégustée sur grande pelle en bois) comportait du carpaccio de taureau sans assaisonnement, du parmesan, et une sauce aux truffes. Quant à sa teglia (pâte épaisse et croustillante de forme rectangulaire), on y trouvait une base à la sauce pizaïola (tomate avec câpres) de la roquette, des anchois marinés à l'huile et à l'ail, des olives grecques noyautées.
Quant à sa calzone, pour laquelle il maîtrise bien le sujet, il y avait incorporé de la moutarde de Reims, truffée, pour agrémenter son effiloché de porc et sa compotée d'oignons et de champions de Paris. "Il faut amener quelque chose qui vient de chez soi au moins une fois." Il avait même tenté une pizza-dessert alliant le citron, les trois chocolats, et la framboise sur fond de meringues.
Les juges changent à chaque fois, mais lui sont souvent favorables. Pour les séduire, il a pu compter sur bien plus que son simple travail à lui tout seul : l'aide apportée par son équipe, par sa femme Carmen, pour parvenir à ce résultat, a été déterminante.
"C'est le travail qui paie. J'avais été performant à Rome; là, je l'ai encore plus été. Je suis vraiment allé chercher les catégories que je n'avais pas encore gagnées. J'ai essayé de corriger mes manquements. Je n'ai pas forcément eu les premières places, mais je suis dans le top 3. On ne peut pas toujours gagner, mais l'important c'est de participer, et de s'entraîner."
Ainsi, le titre de champion de France lui échappe encore (il a fini treizième, c'était au mois de septembre à côté de Lyon, Rhône). Il a pourtant déjà obtenu un joli titre régional et brille pas mal à l'international. "J'ai eu un petit problème sur ma pâte", concède-t-il. "Et j'aurais pu cuire autrement certains ingrédients." Par exemple, des moules qu'il a gratinées au lieu de les faire cuire à part en cassolette. Il avait tenté une audacieuse pizza... à la paëlla. Il fallait oser.
"Ce n'est pas grave, je me remets en question, et je m'améliore, et ensuite je peux gagner.." Malgré tous ses succès à Menton, il n'a pas brillé lors de la manche où deux chefs s'associent pour créer une nouvelle pizza.
"J'ai aussi essayé une toute autre catégorie à la fin de la compétition : la pasta. On réalise un plat de pâtes en vingt minutes. Chez moi, ça marchait très bien : noix de Saint-Jacques avec un assortiment de champignons : chanterelles, girolles..." Mais un peu éreinté par le rythme compétitif, il a livré une assiette très bien décorée, "un peu gastronomique vous voyez", mais avec des pâtes pas tout à fait au point : il n'avait pas salé l'eau des pâtes... Il faut expérimenter en permanence pour atteindre la perfection, et nul ne peut y prétendre, pas même le "super champion" du monde de la pizza...
Les affaires marchent bien
Rodolphe Rivière a gagné le sud avec sa femme et ses enfants, plus son adjoint et sa serveuse. "On a fini notre service samedi [2 novembre]." Et en route Simone (voir annonce des "vacances" bien chargées sur la publication Facebook ci-dessous).
"On est parti dimanche matin avec deux véhicules, dont la camionnette du restaurant. On avait chargé les frigos, une glacière, les casseroles et ustensiles. C'était une organisation militaire." Avec un budget de 2 000 euros.
"On s'est établi dans un AirBnb près de Menton, pour pouvoir faire de la cuisine. J'ai initié ma femme à la pizza, mon fils aussi. On a eu deux jours de compétition de dingue, on a couru partout." Malgré la dépense, tous ces succès devraient "attirer du monde".
On retrouvera sa calzone au porc et à la moutarde à Verzenay. Tout le monde pourra en profiter dans le local agrandi qu'il détient depuis peu "avec le concours de la mairie. On est à l'ancien Proxi, entièrement refait : c'est plus grand, avec une grande terrasse." (voir sur la carte ci-dessous).
De quoi avoir de l'espace pour exposer ses nombreux trophées. Il risque d'avoir de nombreuses réservations à leur retour le mercredi 12 novembre. Rodolphe Rivière ne compte pas s'arrêter là. "Il me reste le championnat du monde [il a déjà la coupe du monde], le championnat de France, et la coupe de France." La concurrence n'a qu'à bien se tenir.