Un festival est organisé pour diffuser des films antifascistes et débattre, ce dimanche 28 mai après-midi à Reims (Marne). Rendez-vous est donné au Temps des cerises, installé sur le parking de l'hippodrome du quartier Maison Blanche.
Le Festival du film antifasciste se tient au Temps des cerises, à Reims (Marne), ce dimanche 28 mai 2023. Rendez-vous est donné entre 14h00 et 22h00 pour assister aux projections, apprendre, et débattre.
La section rémoise de la Ligue des droits de l'Homme co-organise cette année l'évènement, annuel, né vingt ans auparavant. Son co-président, Julian Teodorescu, en a fait l'annonce sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne.
"On a prévu toute une après-midi de diffusion de films. Nous allons en avoir trois. Un film que nous avons co-produit et réalisé par des volontaires du groupe Cinéma et citoyenneté [Suis-je intégrable à la société française ? traitant de la naturalisation, en partenariat avec le collectif Sövkipeu; ndlr]. Un film de Daniel Kupferstein, Béziers l'envers du décor, sur l'extrême-droite et la gestion d'une municipalité par le Rassemblement national [RN, ex-FN; ndlr]." (programme publié sur Facebook, voir ci-dessous)
"Il y aura ensuite plusieurs courts-métrages sur les droits des femmes, animés par la Coordination féministe de Reims. Et enfin, après un débat, le film Le Congrès d'Ari Folman [traitant de scan numérique et de double identité virtuelle; ndlr]."
Interrogé sur l'impact des arts sur les mentalités, Julian Teodorescu estime que "l'art ne peut pas forcément changer le monde, mais il peut changer la vision qu'on a du monde. Nous, avec ce festival, on prévoit d'ouvrir le débat, d'ouvrir la réflexion, de permettre à tout à chacun de réfléchir sur des sujets qui ne seraient pas venus en tête naturellement." (voir la bande-annonce du Congrès ci-dessous)
Il donne l'exemple de la "dérive autoritaire" associée à la récente réforme des retraites : France Info rappelait d'ailleurs que le Conseil de l'Europe s'est inquiété d'un "usage excessif de la force" et appelé la France à "respecter le droit de manifester". Mais aussi de l'impact de l'intelligence artificielle sur nos sociétés. "On s'interroge là-dessus, et on veut ouvrir la réflexion, le débat."
Alerter sur les dangers pour la démocratie
Le contexte actuel joue donc beaucoup dans la programmation du festival. "Malheureusement, chaque année, on dit que c'est une année critique où il faut parler de ces sujets. Les choses ne vont pas en s'améliorant, mais en effet, cette année, c'est critique. On a des manifestations néo-nazies qui ont lieu à Paris, on a le Rassemblement national qui profite du 1er mai pour organiser une fête en l'honneur de Jeanne d'Arc, et une certaine dérive autoritaire du gouvernement [à l'occasion de la mobilisation contre la réforme des retraites] : on a des personnes éborgnées, mutilées, blessées. On souhaite mettre la lumière là-dessus. Sur le danger de notre système démocratique en France."
L'évènement est décrit comme destiné à un public divers, et notamment familial (il y a des animations pour les enfants). Une cantine est également présente. Entrée à prix libre.