Plusieurs associations, dont la Fédération française de randonnée pédestre, ont lancé une consultation à destination des piétons. Via un questionnaire en ligne, ils sont invités à donner leur avis sur la marche dans leur ville ou leur village.
Dresser un état des lieux pour ensuite pouvoir améliorer les choses. Voilà l'objectif du baromètre des villes et villages marchables, lancé en 2020 par le collectif Place aux piétons, qui regroupe la Fédération française de la randonnée pédestre, Rue de l'avenir et 60 millions de piétons. Le collectif a été rejoint cette année par le club des villes et territoires cyclables et marchables, qui rassemble un certain nombre de collectivités locales.
La deuxième édition du baromètre vient d'être lancée le 17 novembre 2022. Tout un chacun est appelé à remplir un questionnaire en ligne avant le 1er février 2023 pour décrire sa pratique de la marche dans sa ville ou son village.
"On a cinq grands indicateurs dans ce sondage, qui prend à peu près une quinzaine de minutes", précise Frédéric Brouet, le président du comité départemental de la Marne de la Fédération française de la randonnée pédestre. Ces indicateurs sont : le ressenti global sur la marche, la sécurité des déplacements à pied, le confort des déplacements, l'importance qui est donné par les communes aux déplacements à pied, et enfin les aménagements et les services spécifiques pour les piétons.
Il est tout à fait possible de répondre plusieurs fois au questionnaire pour chacun des villes ou des villages où l'on marche. "On peut à la fois répondre pour sa commune principale de vie, mais aussi pour une commune dans laquelle on se rend pour son travail ou une autre où on va régulièrement en vacances", détaille Frédéric Brouet.
Les piétons râlent beaucoup de manière individuelle. Là, ils ont la possibilité de s'exprimer en masse.
Frédéric BrouetFédération française de la randonnée pédestre (Marne)
Le collectif peut compter sur le soutien de l'Ademe, l'agence gouvernementale de la transition écologique. La première édition du baromètre, en 2020, avait donné lieu à 68 000 réponses. 200 villes avaient dépassé les 50 réponses, seuil choisi pour ensuite donner une note à ces communes. "En fonction des réponses, on a attribué des lettres un peu sur le principe des clases d'énergie. Ça allait de A à H pour les classer en fonction des cinq critères."
Prendre le pouls
En Champagne-Ardenne, les résultats obtenus étaient mitigés. "Ce n'est pas terrible pour les villes de la région. On a un classement qui est entre C et D. Ce n'est pas catastrophique parce qu'il y a encore des lettres derrière, mais on voit bien qu'il y a énormément de choses à faire. On verra quelle sera l'évolution", indique Frédéric Brouet.
"On est dans un cadre qui est strictement subjectif, c'est tout l'intérêt de de ce questionnaire, prendre le pouls d'une population qui ne se mobilise pas trop. Les piétons sont un peu transparents dans l'espace urbain. C'est pourtant la majorité des déplacements en mode actif", ajoute le représentant associatif.
Tout le monde est piéton donc tout le monde doit répondre à ce baromètre. Plus on aura de réponses, plus on sera regardé de façon sérieuse par nos interlocuteurs.
Frédéric Brouet
Pour établir son questionnaire, le collectif Place aux piétons a pris exemple sur le baromètre des villes cyclables réalisé depuis 2017 par la Fédération française des usagers de la bicyclette, la FUB. Le représentant de la fédération de randonnée dans la Marne espère pouvoir bénéficier de la même écoute attentive de la part des collectivités, ce qui n'est pas encore le cas pour l'instant selon lui. "C'est logique car le vélo a certainement une vingtaine ou une trentaine d'années d'avance sur nous en termes de lobby", pointe-t-il.
Une fois la collecte des réponses achevée, une analyse sera réalisée et donnera lieu à une publication qui devrait intervenir dans le courant du mois de mai 2023. En attendant, les résultats de la première édition du baromètre sont toujours consultables en détail.