Témoignage. "Depuis le 1er janvier, mes frais d’électricité ont augmenté de 400%" : situation délicate pour Jean-Luc, boulanger de 57 ans

Publié le Écrit par Toky Nirhy-Lanto
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Jean-Luc Schelfhout, 57 ans, souhaite vendre sa boulangerie. À la veille de la retraite, les plans de ce boulanger de Bisseuil (Marne) sont bousculés : les acquéreurs se découragent. La reprise de ce commerce n’attire plus autant, avec les hausses de prix de l’électricité et des matières premières.

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À Bisseuil (Marne), l’inquiétude se fait de plus en plus forte pour Jean-Luc Schelfhout. Ce boulanger de 57 ans doit normalement partir à la retraite dans trois ans. Il compte entre temps vendre sa boulangerie. Problème : elle ne trouve pas preneur, à la suite de la crise économique consécutive à la Covid-19. Des acheteurs se sont fait connaître, mais renoncent rapidement, en raison des nombreuses augmentations de prix. L'artisan se trouve en difficulté. 

Des hausses de 30 à 400%

"Depuis le 1er janvier, mes frais d’électricité ont augmenté de 400%", s’inquiète celui qui gère l’unique commerce alimentaire de la commune. Entre deux clients qui viennent chercher leur baguette tradition, il nous détaille l’ensemble des augmentations qu’il subit. "Je constate que depuis un an ou an et demi, depuis la période où le Covid était au plus haut, le prix de toutes mes matières premières a augmenté de 30 à 400%. Qu’il s’agisse de la farine, des œufs, du sucre, du beurre ou des huiles", indique Jean-Luc Schelfhout.

Ces envolées de prix ont des conséquences directes pour ce boulanger. Lui qui songe pourtant à une retraite bien méritée est inquiet. "Avec ma carrière longue, j’espère partir à 60 ans, donc en 2026. Cela me fait à présent 43 ans de carrière et 10 ans que je suis à mon propre compte, ici à Bisseuil", détaille cet artisan. Pour cela, il doit vendre sa boulangerie. Il a mis une annonce sur le Bon Coin.

Des acquéreurs puis plus rien

Plusieurs acheteurs se sont fait connaître, avant de renoncer assez vite : "Ils se sont montrés intéressés, mais ont vite oublié l’idée". Les banques, essentielles dans un tel projet de rachat, se montrent frileuses, à en croire Jean-Luc Schelfhout : "Je ne veux pas dire qu’on fait un métier à risque, mais elles ne veulent pas prêter d’argent. À moins que l’on vienne avec un apport équivalent à 20 ou 30% du prix d’achat d’une boulangerie".

Un taux conséquent, alors que l’artisan a fixé le prix d’achat de sa boulangerie à "50% de son chiffre d’affaires". Impossible de la vendre à un prix égal à 100% du chiffre d’affaires : d’après l’artisan, "il y a des boulangers certes, mais ils ont du mal à se lancer au vu de la conjoncture".

Jean-Luc espère que dans les trois prochaines années, "cette crise s’arrête", afin de pouvoir vaquer à sa nouvelle vie. Un objectif pour l’instant compliqué : en France, la situation des boulangeries se complique, à tel point que certains artisans avancent l’idée d’une "baguette de pain à 4 euros" pour pouvoir rentrer dans leurs frais.

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