Estimant ne pas avoir récolté les fruits de leur mobilisation de l’hiver dernier et hostiles à l’accord avec le Mercosur, les agriculteurs se mobilisent ce lundi 18 novembre 2024 pour exprimer leur colère et leurs craintes. Les départements de Moselle, Meurthe-et-Moselle, Vosges et Meuse n'échappent pas au mouvement à l'initiative des syndicats FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
Lors de la crise de l'hiver dernier, les agriculteurs avaient obtenu, suite à une très forte mobilisation, des aides et des mesures de simplification, mais selon eux, certaines promesses sont restées en suspens. Après un été de mauvaises récoltes, ils exigent la disparition d'un accord de libre-échange et la garantie d'un revenu décent.
Deux mesures clefs qui concentrent leur colère. Leur opposition au projet de traité de libre-échange de l'UE avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay) cristallise leur détermination car cet accord est source de concurrence déloyale et de déstabilisation des filières européennes.
D'où le coup d'envoi ce lundi 18 novembre 2024 d'un nouveau cycle de mobilisation agricole, avec des rassemblements et des actions symboliques. Les départements de Moselle, Meurthe-et-Moselle, n'échappent pas au mouvement à l'initiative des syndicats FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA).
En Moselle
Plusieurs manifestations sur une "quinzaine de lieux" sont prévues à travers le département, organisées par les JA57 et la FDSEA de la Moselle. Des opérations de blocage de ronds-points mais aussi d'entrées d'autoroutes sont annoncées à Farebersviller, Sarrebourg, Thionville, Cattenom ou Metz. "Tout va dépendre de la mobilisation, ce n'est pas à exclure" explique Julien Viville président des jeunes agriculteurs de Moselle, "il faudra que toutes les conditions de sécurité soient respectées."
Dès la tombée du jour, il est également prévu d'allumer les "feux de la colère" pour tirer la sonnette d’alarme sur la profonde crise agricole qu’ils vivent. Des opérations de bâchage de panneaux ont également eu lieu la nuit dernière.
En Meurthe-et-Moselle
C'est à Nancy, devant la préfecture, que les agriculteurs ont décidé de se retrouver ce mardi 19 novembre en début d'après-midi. Ils déploieront des banderoles sur les grilles de la rue Sainte-Catherine. Un bonhomme de paille sera également érigé devant les bâtiments administratifs.
Dans les Vosges
À l’appel de la FDSEA (fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des JA des Vosges, les agriculteurs sont de retour sur les routes ce lundi 18 novembre. Des actions sont programmées en début de soirée à Épinal, Saint-Dié-des-Vosges et Neufchâteau.
Au programme, un départ de la "veillée funèbre" à 18h15 vers la préfecture et les sous-préfectures, puis à 19h45, un "allumage des feux de la colère".
"Comment expliquer que, chez nous, une haie doit être sanctuarisée quand on autorise l'importation de denrées issues de la déforestation de l'Amazonie ?" explique Philippe Clément, président de la FDSEA dans les Vosges dans un édito sur le site fdsea88.fr, "Comment tolérer que la viande importée soit produite avec des hormones interdites alors que, chez nous, même l'usage d'un simple antibiotique est encadré ? Comment accepter une directive nitrate nous contraignant toujours un peu plus dans nos dates d'épandage quand, en parallèle, nous serions mis en concurrence avec des exploitations gigantesques dont l'environnement est la dernière des préoccupations ?"
Aucune opération escargot, ni blocage ne sont prévus pour l’instant.
Dans la Meuse
Des opérations de démontage des panneaux des communes sont prévues dans la nuit du lundi 18 novembre. Le lendemain, mardi 19 novembre, un dépôt des panneaux aura lieu devant la préfecture de Bar-le-Duc. "Il y en aura le plus possible" détaille Adrien Seners, président des JA 55, "chaque canton est appelé à participer. Dans celui d'Étain, le mien, toutes les communes seront démontées. On va les aligner à la Préfecture pour montrer notre désarroi et ils se débrouilleront pour les remettre." Une dégustation au grand public est également annoncée.
Dans la Meuse, les agriculteurs avaient déjà investi une dizaine de ronds-points vendredi pour exprimer leur refus du Mercosur.
