Alors que l'incendie de la cathédrale Notre-Dame s'est produit il y a quatre ans, les charpentiers sont toujours à l'œuvre pour reconstruire la charpente de la flèche. Dans cette série de quatre épisodes, découvrez ce chantier exceptionnel à Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle).
Plongez dans les coulisses de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. A Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle), les charpentiers reconstruisent la charpente de la flèche de la cathédrale à l'identique. Découvrez le premier épisode de cette série en replay ci-dessus, et retrouvez les épisodes suivants sur YouTube.
Des bois d'exception
En forêt de Chaource (Aube) il y a deux ans, des chênes étaient sélectionnés pour servir à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Ces arbres âgés de 80 à 150 ans avaient été choisis pour leurs dimensions et leurs qualités. Quelques mois après leur abattage, ces bois d'exception ont tous été regroupés en Lorraine. En automne 2022, sur le site de reconstruction de la flèche, "il y [avait] un travail de réception des bois, de diagnostique, d'analyse" indique Julien Le Bras, PDG de l'entreprise Le Bras Frères. Des centaines de bois qu'il fallait tailler pour construire la nouvelle flèche.
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Au début de l'année 2023, les premières découpes ont commencé. Il s'agissait de former des poutres pour soutenir les 600 tonnes de la flèche de Notre-Dame. Pour accomplir ce travail, les charpentiers vont utiliser les mêmes techniques que les bâtisseurs de 1859. Tous ont en commun la passion du métier. C'est le chantier de leur vie.
Le chantier de leur vie
Reconstruire la flèche de Notre-Dame n'est pas l'affaire d'une seule entreprise de charpente mais de quatre. Habituellement concurrentes, ces entreprises ont relevé un défi humain, celui de mettre en commun leur expérience et leur savoir-faire pour ce chantier exceptionnel. "Ce qui est vraiment intéressant, c'est le mélange de compétences. On apporte chacun ses techniques," rappelle Olivier Piedefer, charpentier. César Sandrin, jeune apprenti, complète ces propos. "Les gens ont tous beaucoup d'expérience dans ce secteur là, surtout dans les vieux bâtiments, dans des ouvrages complexes, et puis l'ambiance est géniale parce qu'on travaille tous ensemble," remarque-t-il. Au terme de plusieurs centaines d'heures, les premiers assemblages prennent forme.
Une charpente hors-norme
La charpente de la flèche est hors-norme. Composée de 1.396 pièces de bois, sa reconstruction à l'identique se base sur les plans de Viollet-le-Duc. Un puzzle géant qu'il convient donc de numéroter précisément. "On refait exactement le même marquage. On est sur un sujet de copie. On doit s'imprégner de ce qui a été fait à l'époque par nos prédécesseurs : Viollet-le-Duc, l'architecte mais aussi les charpentiers", explique Laurent Biet, chef d'atelier. Fin mars, les 110 pièces du tabouret de la flèche ont été transportées à Paris. C'est à la croisée du transept qu'elles vont être assemblées, au dessus de la voûte dont les premières pierres viennent d'être posées.
Le tabouret comme base
Le tabouret est un assemblage de 110 pièces de bois, un ouvrage qui pèse près de 105 tonnes. C'est sur cette charpente que vont reposer les 58 mètres de la flèche de Notre-Dame de Paris. Le 15 mars dernier, son montage à blanc était presque achevé, marquant une étape importante d'un calendrier millimétré. Un mois plus tard, les travaux se poursuivent au dessus des voûtes de Notre-Dame de Paris. Le tabouret de la flèche a trouvé sa place définitive. Ses quatre pieds sont désormais posés, appuyés sur les quatre piliers de la croisée du transept.
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Pour ce chantier, les charpentiers reproduisent les mêmes gestes que leurs prédécesseurs de 1858. "Ils ont certainement fait les mêmes gestes, mais je trouve qu'ils ont un plus grand mérite que nous. Personne ne l'avait fait avant eux, nous on ne fait que reproduire ce qui a déjà été fait," commente Loïc Coste, charpentier. La flèche de la cathédrale va progressivement se dresser dans le ciel de Paris. Mois après mois, sa charpente va continuer de s'élever. Elle devrait être totalement assemblée d'ici l'automne. En deux ans, les forestiers, bûcherons, scieurs et charpentiers, ont perpétué des gestes ancestraux et redonnent vie à la flèche disparue de Viollet-le-Duc.
Découvrez les différentes étapes de ce chantier colossal dans les épisodes 2 (Le chantier de leur vie), 3 (Une charpente hors-norme) et 4 (Le tabouret comme base ) sur YouTube.
