Dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin, Edouard Babel, maire de Magnières en Meurthe-et-Moselle, a été tabassé par un groupe de jeunes, alors qu’une bagarre générale avait éclaté devant la salle des fêtes.
"J’ai eu la peur de ma vie", affirme Edouard Babel, encore sous le choc. Le maire de la commune de Magnières s’est fait violemment agresser samedi 3 juin alors qu’un groupe de jeunes, extérieur au village, avait loué la salle municipale pour y faire une soirée.
"À 22h déjà, j’avais été alerté par les habitants sur le niveau sonore, on leur avait demandé de baisser la musique", explique-t-il. "Tout s’est déroulé normalement jusqu’à 2h30 du matin. Une bagarre générale a éclaté entre une vingtaine de jeunes, âgés de 16 à 20 ans. C’est juste en face de chez moi, j’ai assisté à tout."
Le maire décide alors d’appeler la gendarmerie, mais inquiet des dégradations qui pourraient être commises dans la salle communale, il décide d’aller trouver lui-même le locataire dans la salle. "C’est sûrement ma seule erreur, j’aurais dû attendre l’arrivée des gendarmes".
Edouard Babel explique à l’homme que la fête est finie, qu’il va falloir tout ranger et sortir. "Et là, j’ai pris une énorme baffe. J’ai compris qu’il fallait sortir tout de suite, mais un groupe m'a suivi. Ils m’ont couru après dans la rue, et m’ont fait tomber au sol. Je me suis mis en boule et ils m’ont roué de coups."
Par chance, un habitant du village a pu s’interposer et faire fuir le groupe. "Heureusement qu’il était là, sans lui, ça aurait sans doute été beaucoup plus grave", affirme le maire qui a ensuite été transféré à l’hôpital de Lunéville, et qui a subi une batterie d’examens au CGRU de Brabois.
"Ce ne sont que des contusions. C’est plus moralement que c’est difficile. J’accuse le coup. Je ne peux pas croire qu’une chose pareille puisse arriver dans nos petites campagnes, ce n’est pas possible."
La presque totalité des agresseurs a pris la fuite. Seul un individu a pu être interpellé par les gendarmes et se trouve actuellement en garde à vue.
Alors que les agressions contre les élus se multiplient, Edouard Babel s’interroge : sa fonction a-t-elle joué un rôle dans ce déchaînement de violence ? "C’est une bonne question, je n’ai pas la réponse, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils savaient très bien qui j’étais, et ils n’en avaient rien à faire. Pareil pour les gendarmes."
Pour autant, le maire ne remet pas son engagement en cause, bien au contraire : "J’adore ce que je fais, ça me tient à cœur" affirme-t-il. Mais une certaine méfiance a désormais fait son entrée au sein du conseil municipal. "La prochaine réforme qu’on va voter, c’est vendredi prochain : la location de la salle sera désormais réservée uniquement aux habitants du village. C’est regrettable, on n'a rien à y gagner, mais c’est comme ça."