Cinq nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés dans une basse-cour à Nant-le-Petit, dans la Meuse, le 23 décembre. Une zone de contrôle temporaire a été mise en place mardi dans les 86 communes situées dans un périmètre de 20 km.
Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été identifié sur cinq oies découvertes mortes dans une basse-cour de la commune de Nant-le-Petit, dans la Meuse, le 23 décembre. Les préfets de la Meuse et de la Haute-Marne ont donc décidé de mettre en place une zone de contrôle temporaire (ZCT) le mardi 27 décembre 2022 pour une durée de 21 jours.
Elle s'étend sur 20 kilomètres autour du lieu de découverte des oiseaux infectés et concerne 86 communes de la Meuse : Ancerville, Aulnois-en-Perthois, Bar-Le-Duc, Baudignecourt, Baudonvilliers, Bazincourt-sur-Saulx, Behonne, Beurey-sur-Saulx, Biencourt-sur-Orge, Bonnet, Le Bouchon-sur-Saulx, Boviolles, Brauvilliers, Brillon-en-Barrois, Bure, Chardogne, Combles-en-Barrois, Cousances-les-Forges, Couvertpuis, Couvonges, Culey, Dagonville, Dammarie-sur-Saulx, Demange-aux-Eaux, Erize-saint-Dizier, Erneville-aux-Bois, Fains-Veel, Fouchères-aux-Bois, Gery, Givrauval, Guerpont, Haironville, Hévilliers, Houdelaincourt, Juvigny-en-Perthois, Lavallee, Ligny-En-Barrois, Lisle-en-Rigault, Loisey, Longeaux, Longeville-en-Barrois, Marson-sur-Barboure, Maulan, Méligny-le-Petit, Menaucourt, Menil-sur-Saulx, Montiers-sur-Saulx, Montplonne, Chanteraine, Morley, Val-d'ornain, Naives-Rosieres, Naix-aux-Forges, Nancois-le-Grand, Nancois-sur-Ornain, Nant-le-Grand, Nant-le-Petit, Nantois, Reffroy, Resson, Ribeaucourt, Robert-Espagne, Rumont, Rupt-aux-Nonains, Saint-Amand-sur-Ornain, Saint-Aubin-sur-Aire, Saint-Joire, Salmagne, Saudrupt, Saulvaux, Savonnières-devant-Bar, Savonnieres-en-Perthois, Silmont, Sommelonne, Stainville, Tannois, Trémont-sur-Saulx, Tréveray, Cousances-lès-Triconville, Tronville-en-Barrois, Vavincourt, Velaines, Villers-le-Sec, Ville-sur-Saulx, Willeroncourt, et Lavincourt.
Ces mesures ont été mises en place pour éviter la contamination potentielle des élevages de volaille par ce virus pathogène et très contagieux. Il s'agit de recenser tous les lieux de détention d’oiseaux; de renforcer les mesures de biosécurité c'est-à-dire de mise à l’abri; de procéder au nettoyage et à la désinfection systématique des tenues et équipements en élevage; d'appliquer une surveillance renforcée des élevages ainsi que des mesures de restriction concernant les activités de chasse. Il convient également de ne pas s’approcher, ni de nourrir les oiseaux sauvages et plus particulièrement dans cette ZCT.
Le territoire national placé en risque élevé depuis novembre
"Pour l'essentiel, ce sont des mesures déjà mises en place partiellement compte tenu de la situation sanitaire en France, avec les nouveaux cas que l'on recense dans l'Ouest, et que l'on découvre dans tout le territoire national dans la zone sauvage", observe le Dr Grosjean, vétérinaire et directeur adjoint de la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP).
"Depuis le mois de novembre, le territoire national est placé en risque élevé", souligne-t-il. Parmi les mesures déjà mises en place, notons la mise à l'abri des volailles, "une mesure très importante, que ce soit pour les particuliers ou les professionnels", appuie Daniel Grosjean.
5e cas de grippe aviaire dans la Meuse
Il s'agit du 5e cas de grippe aviaire depuis le début de l'année dans le département. Le 1er cas a été recensé le 9 septembre dernier dans un élevage de poules pondeuses à Bislée. En tout, 70 000 volailles avaient dû être abattues.
Trois cas d'oiseaux sauvages morts et porteurs du virus H5N1 avaient par la suite été détectés. Le 26 septembre, un cygne avait ainsi été découvert à Vadonville. Le 3 octobre, une spatule blanche avait été retrouvée morte dans un étang près du lac de Madine. Et le 12 octobre, deux cygnes dans un étang de Damvillers. Une ZCT avait alors été mise en place dans 187 communes du département et levée par la suite.
Le virus H5N1 s'installe sur le territoire
L'année dernière, la situation était particulièrement dramatique dans la Meuse et la Meurthe-et-Moselle puisqu'un épisode de mortalité exceptionnelle de plusieurs centaines d'oiseaux sauvages avait été enregistré en novembre. Mais la particularité de la grippe aviaire cette année est qu'elle semble s'installer.
Malheureusement, depuis la saison dernière, on s'est aperçu que la grippe aviaire avait été détectée tout au long de l'année alors que les années précédentes, elle disparaissait l'été.
Dr Daniel Grosjean, vétérinaire et directeur adjoint de la DDETSPP
"Malheureusement, depuis la saison dernière, on s'est aperçu que la grippe aviaire avait été détectée tout au long de l'année alors que les années précédentes, elle disparaissait l'été" car le virus est sensible à la chaleur, constate le Dr Grosjean. En 2022, les contaminations n'ont ainsi pas disparu pendant la période estivale, même si elles étaient moins importantes que le reste de l'année. Le virus reste donc présent sur le territoire national, indépendamment de la migration des oiseaux.
Des dispositifs de vaccination bientôt testés ?
Une situation qui "laisse craindre que ce virus persiste et entraîne des contaminations régulièrement", s'inquiète le directeur adjoint de la DDETSPP. Ce qui oblige à "trouver des parades" puisque les mesures de biosécurité ne sont pas tenables à long terme et que la filière pleine air est mise à mal en ce moment. Des "dispositifs de vaccination vont être testés" prochainement, précise le Dr Grosjean. Mais la vaccination peut être une entrave au dépistage du virus et doit aussi être acceptée par les partenaires commerciaux.
La préfecture de la Meuse rappelle cependant que la consommation de viande, de foie gras et d'œufs, et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille, ne présente aucun risque pour l’Homme.