L'Indonésie a annoncé avoir reçu une demande officielle de la France pour transférer Serge Atlaoui, le Messin âgé de 61 ans, condamné à mort depuis 2007 pour trafic de drogue. Son avocat Richard Sédillot évoque une "demande officielle qui suscite un grand espoir", et envisage même un rapatriement fin janvier sur le territoire national.
L'espoir revit chez les proches de Serge Atlaoui. Le père de quatre enfants pourra-t-il finalement regagner la France pour y retrouver sa famille ? Selon son avocat, Richard Sédillot, les signaux sont au vert. L'Indonésie a reçu une demande officielle de la part de la France pour libérer le Messin détenu depuis 2005, a déclaré un ministre indonésien à l'AFP ce samedi 28 décembre. Cette lettre datée du 19 décembre a été envoyée par le ministre français de la Justice, a précisé Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains à nos confrères.
"C'est une demande officielle qui suscite un grand espoir", a réagi Richard Sédillot, l'avocat de Serge Atlaoui depuis sa condamnation à mort pour trafic de drogue en 2007. L'avocat spécialisé en droit international attend désormais la concrétisation de cette demande, et espère que le transfèrement pourra être organisé rapidement, dès la fin du mois de janvier. Cette nouvelle a bien sûr suscité des attentes chez les proches du père de quatre enfants.
Nous sommes tous animés par un espoir considérable à ce jour. Les choses ne sont pas encore définitivement confirmées, mais c’est la première fois que l’espoir est aussi justifié.
Richard Sédillot, avocat de Serge Atlaoui
"Un soulagement considérable"
Pour la première fois, le détenu lui-même se surprend à entrevoir un futur différent. "Je pense que c’est la première fois qu’il ressent un tel espoir, indique son avocat. Pour lui, ce serait un soulagement considérable."
L'artisan soudeur originaire de Metz a toujours clamé son innocence. Il a été arrêté en 2005 en banlieue de Jakarta, dans une usine où de la drogue a été découverte. Dans ce pays où la législation anti-drogue est l'une des plus sévères au monde, Serge Atlaoui est accusé d'être un chimiste. Il s'est pourtant toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.
Des discussions prévues en janvier
Cette annonce intervient peu après le transfèrement d'autres détenus étrangers d'Indonésie. Une Philippine de 39 ans arrêtée en 2010 et également condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, a été rapatriée à la mi-décembre, après un accord entre les deux pays. Cinq Australiens arrêtés en 2005 pour trafic de drogue et condamnés à de lourdes peines de prison, ont été rapatriés dans leur pays le 15 décembre.
" A priori rien ne permet de considérer qu’il devrait y avoir une différence entre le sort qui serait réservé à Serge d’une part et le sort qui a été réservé aux condamnés australiens d'autre part", a souligné Me Sédillot. Si ce transfèrement a bien lieu, la situation judiciaire de Serge Atlaoui dans un tel cas de figure n'est pas encore connue. Un appel entre l'avocat et le ministère de la Justice est prévu ce lundi pour évoquer la situation. Le ministre indonésien Yusril Ihza Mahendra a de son côté précisé que le contenu de la lettre serait discuté au début du mois de janvier.