Jordan, Alsacien de 21 ans, est le plus jeune candidat au championnat de France de barbe 2019. Il concourra dans la catégorie "barbe de moins de 20 cm". Le résultat de deux années passées à entretenir son attirail pileux. Il raconte comment sa barbe est devenue une partie de son identité.
Dans la famille de Jordan, c'est lui qui monopolise la salle de bain. Shampooinage, séchage, huilage, coiffage... Une vingtaine de minutes sont consacrées à l'entretien de sa barbe. "Je n'ai jamais mis les pieds chez un barbier, je fais tout moi-même, j'ai commencé seul et je réussis à me débrouiller", explique-t-il.
C'est un rituel auquel il se plie chaque matin. "Quand on n'entretient pas, c'est une catastrophe, ça fait vite négligé et c'est aussi une question d'hygiène", estime-t-il. La matinée passée, sa barbe demande encore une attention toute particulière. "Je fais très attention à ma manière de manger. On n'est jamais à l'abri d'une miette qui tombe, du coup j'ai toujours des lingettes avec moi. Lorsque je choisis des vêtements, j'évite toujours les noeuds papillon ou les cols particuliers, car je ne vois rien quand je les attache et ma barbe les cache", précise Jordan.
Plus jeune participant au championnat de France de barbe, il est l'un des 86 candidats sélectionnés sur 301. Il concourra dans la catégorie "barbe de moins de 20 cm" le 22 juin à Paris. Une fierté pour l'Alsacien, qui avait déjà postulé l'an dernier, sans succès. "Je pars en me disant que c'est déjà super de participer, après forcément si je gagne, je serai content mais je ne mets pas de pression. Ce sera l'occasion de discuter avec d'autres barbus, j'ai déjà vu leurs photos et certaines barbes sont vraiment impressionnantes", affirme-t-il.
De barbe à marqueur d'identité
Entré dans le monde des barbus depuis deux ans, le jeune homme était auparavant rasé de près. Et pour cause : il était militaire. Le changement radical opère lorsqu'il quitte l'armée et décide de se laisser pousser cheveux et barbe. Un choix esthétique qui est devenu une partie de son identité. "Quand je sors dans la rue, on me fait systématiquement des compliments. Quand je rencontre de nouvelles personnes, ma barbe devient le premier sujet de discussion. Quand on cherche à me désigner, je deviens "le barbu"", raconte-t-il. L'attirail pileux de Jordan provoque de l'envie chez la gente masculine. A 21 ans, il peut se targuer d'avoir une barbe pleine et enviée. "On me demande tout le temps comment je fais pour qu'elle soit complète, sans trou. La réponse est que je n'en sais rien. Je ne prends pas de compléments alimentaires ou autre. Elle a toujours été dense. Il faut dire que j'ai commencé à avoir des poils tôt, j'ai commencé à me raser vers 14 ans", se souvient le candidat.
Intérêt éphémère ou pérenne ? Pour Jordan, c'est évidemment la deuxième option : "Vu le temps que je passe à m'en occuper tous les jours depuis deux ans, vu l'investissement que ça demande, je ne pourrais pas la couper. C'est inenvisageable. Même lorsque je m'imagine plus tard, je me vois vieillir avec, c'est une partie de moi".