Nos forêts ne sont pas au mieux de leur forme dans le Grand Est. Entre maladie et réchauffement climatique comment peut-on encore sauver nos forêts ? Nous avons interrogé les professionnels du secteur.
Des cèdres de l'Atlas en Champagne-Ardenne ? "Ce n'est pas encore pour demain" explique Jean-Baptiste Wokan du CRPF, le centre régional de la propriété forestière Grand Est, car même si cette essence est étudiée de prêt comme substitut aux essences de nos forêts, il faut compter 20 ans ajoute ce spécialiste pour mener à terme une expérimentation.
Le cèdre a en effet des avantages certains, il s'implante sur des terrains qu'on définit comme "séchants" et calcaires qui ne retiennent pas beaucoup l'eau. Mais il faut réaliser de longues études, en la matière INRA et ONF sont largement impliqués.
Le Grand Est est l'une des régions françaises les plus boisées, avec un taux de boisement de 33%. Le Hêtre et les chênes dominent très largement. Sapin et Epicéa occupent les zones de moyenne montagne, et les peupliers les vallées alluviales. Le Douglas est l'une des premières essences de reboisement."On n'a jamais eu de #réchauffement #climatique aussi rapide. Là, ça va à une telle vitesse, qu’on n’est pas sûrs que les #arbres puissent s’adapter", explique Brigitte Musch, généticienne au département R&D de l'#ONF @20Minutes https://t.co/8hxRVmMXsi #forêtONF #forêt @Prefet88
— ONF (@ONF_Officiel) July 19, 2019
Toujours est-il que nos forêts ne sont pas au mieux de leur forme. On parle beaucoup de réchauffement climatique.
Dans une récente conférence, Nathalie Breda, directrice de recherches au CNRS, tente de trouver des moyens d'adapter nos forêts : " Au sein d’une même population les arbres ne réagissent pas tous de la même manière au stress hydrique : certains dépérissent quand d’autres survivent en limitant la transpiration de leurs feuilles, sans pour autant stopper leur croissance."
Tous les spécialistes de la forêt réfléchissent, face à la sécheresse, au moyen de faire évoluer les essences. Mettre au point des parades par une "sélection génétique des plants (genres, espèces, variétés ou même, au sein d’une même variété, des « phénotypes » différents), d'une part et sur "le recours à des forêts mélangées" explique la scientifique.
Se posera alors un problème économique. Car les essences de substitution trouveront-elles des débouchés en terme de transformation du bois ?
Touchée par l'évolution des températures à la hausse, nos forêts ont aussi souffert lors de la fameuse tempête de 1999 ou la sécheresse de 2003.
Pour Antoine Bourguignon, propriétaire forestier en Argonne, le réchauffement climatique est une chose mais les maladies affectant nos arbres n'en est pas moins inquiétant. "Le chêne reste relativement résistant" explique-t-il ce n'est pas le cas du frêne par exemple durement touché par la chalarose.
Les chiffres impressionnants de la chalarose dans les forêts du Nord gérées par l'ONF pic.twitter.com/5iUljFBDvQ
— Antoine da Silva (@AdaSilvaArras) June 26, 2017
Le mal est apparu voici quinze ans en Europe, mais ce champignon ravageur vient d'Asie. L'Office national des forêts, ONF, traque les arbres malades tandis que l'Institut national de la recherche agronomique tente d'endiguer l'épidémie.
Repéré en Pologne il y a quinze ans, un champignon responsable d'une maladie appelée la chalarose a élu domicile dans les forêts du Grand Est. A l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Nancy, les chercheurs étudient la dispersion de ce champignon qui touche les frênes, très présents dans nos forêts.
Les scientifiques étudient cette maladie qui touche de plus en plus nos forêts, et son impact sur l’écosystème forestier, ils observent également l’impact de l’environnement sur l’évolution de la chalarose.
Tous ces facteurs fragilisent et compromettent l'avenir de nos massifs. Durant la journée annuelle du climat, des ONG, organisations non-gouvernementales tirent régulièrement la sonnette d'alarme.
Et une association de défense de l'environnement Green Hero chiffre même la déforestaion en direct ! Histoire de faire prendre conscience à la population de la gravité de la situation.[JOURNÉE MONDIALE DU CLIMAT] Créée par plusieurs ONG, elle est célébrée le 8/12 pour rappeler la menace du réchauffement climatique et la nécessité d'agir. À cette occasion zoom sur une action @ONF_Officiel : le fonds « ONF-Agir pour la forêt », ????https://t.co/rm9MfFPmrP pic.twitter.com/2JRVPv2vzz
— Atlanbois_BatimentB (@atlanbois) December 8, 2019