INSOLITE. A la découverte des stations de ski fantômes des Vosges, "dès les années 60 l’enneigement est problématique"

Un passionnant site web baptisé les stations fantômes, tente de recenser les domaines skiables qui ont disparu en France. Victimes de leurs petites tailles ou du manque d’enneigement, la plupart sont des petites stations dont il ne reste quasiment plus de traces. Dans les Vosges, près d’une vingtaine de domaines oubliés sont ainsi documentés en ligne.

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La disparition récente de Jean-Marie Remy, considéré comme l’inventeur du tourisme lié au ski dans les Vosges, cache parfois une histoire plus riche et complexe qu’elle n’en a l’air. Ainsi, le fondateur de la société Remy Loisirs, qui deviendra plus tard le groupe Labellemontagne, a bien ouvert son premier domaine en 1961, mais dans un site qui a disparu : celui de Supervallée, avec deux téléskis au-dessus du lac des Corbeaux.

Avec l’ouverture de la station située plus haut sur le domaine du Chitelet, et baptisée la Bresse Hohneck, le domaine Supervallée ferme ses pistes en 1972. La page Facebook "La Bresse les racines bressaudes" dresse un tableau apocalyptique des années de fonctionnement de Supervallée… : "la première saison fut catastrophique, le jour de l'inauguration le 9 décembre 1960, il pleuvait des cordes, les gens du village surnomment la station Superlavée".

Encore plus tôt, le site des stations fantômes nous apprend que Jean-Marie Remy a installé un premier remonte-pente en 1956 au lieu-dit les Ecorces : "il s’agissait d’une sorte de fil neige rudimentaire qui permettait d’affronter une pente assez raide. Dans le sens retour, des portiques en bois avec poulies permettaient de soutenir le câble, mais à la montée ce dernier frottait le sol, les gants et les anoraks qui ne faisaient pas long feu !". Jean-Marie Remy a développé ensuite ses installations vosgiennes avec succès, puisqu'en 1996 son groupe se lance à l'assaut des Alpes, et rachète une demi-douzaine de stations

D’autres tentatives, à la limite de l’artisanal, naissent en même temps dans le département des Vosges. Par les stations fantômes on redécouvre ainsi l’aventure de Léon Curien, Michel Curien et Gaston Grandperret qui en 1965 "récupèrent le premier téléski de Vologne, datant de 1954, et créent leur petit centre de ski au Chajoux. Le téléski installé près du Pont de Saichy, un peu à l’écart au nord-est du bourg de la Bresse, était un appareil neuf, à perches fixes, et de manufacture Pomagalski. La petite piste exposée ouest est sympa mais manque souvent de neige. Ils décident alors de délocaliser leur affaire en 1971 au niveau du lac de Lispach".

Au total, une vingtaine de stations ont disparu dans les Vosges. L’activité a fermé, s’est déplacée ou s’est agrandie dans un domaine plus vaste. En grande majorité les installations obsolètes ont été démontées, et les sites rendus à l’état initial. Mais on peut encore apercevoir certains vestiges de remontées mécaniques comme ceux de la station de Retournemer qui sont restés en place jusqu’en 2021 si l’on en croit le site des stations fantômes.

Encore et toujours : la question de l'enneigement

Dès les débuts du tourisme d’hiver dans les Vosges, la question de l’enneigement est saillante. Elle ira grandissant, jusqu’à aujourd’hui. Les effets du dérèglement climatique remettent en cause à court terme l’existence des stations de ski de moyenne montagne. Le modèle économique reste fragile : si dans les années 50 et 60, les Vosges peuvent encore compter sur les activités traditionnelles comme l'industrie papetière ou le textile, aujourd’hui malgré les efforts pour développer de nouvelles activités, la question de l’emploi reste difficile.

L’arrêt de la station du Ventron, malgré les efforts associatifs pour relancer l’activité de ski alpin, celle de Rouge-Gazon pour cause de procédures judiciaires sur un réaménagement du domaine, et même les difficultés de la régie municipale de Gérardmer qui perd des centaines de milliers d’euros chaque année, tous ces signaux montrent que l’activité liée au ski alpin se fragilise dans les Vosges. Selon le site emploi-montagne.com, le tourisme de la montagne représente 120.000 emplois directs en France.

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