Sébastien Raoult, alias "Sezyo Kaizen", est un jeune hacker français de 22 ans. Après une arrestation au Maroc et une extradition aux États-Unis, il a été condamné à trois ans de prison pour fraude électronique et vol d'identité. De retour en France, il fait face à une nouvelle enquête judiciaire. Pourtant, son avenir professionnel, il le voit toujours dans l’informatique.
Sébastien Raoult, également connu sous le pseudonyme de "Sezyo Kaizen", est un hacker français de 22 ans originaire d'Épinal, dans les Vosges. Il serait membre du groupe de cybercriminalité ShinyHunters, connu pour avoir piraté les systèmes de plus de soixante entreprises à travers le monde.
Il a été arrêté au Maroc en 2022 et extradé aux États-Unis en janvier 2023. En janvier 2024, il a été condamné à trois ans de prison et à payer plus de 5 millions de dollars aux USA pour complot en vue de commettre une fraude électronique et vol d'identité aggravé. Les activités du groupe ShinyHunters ont causé des pertes estimées à plus de 6 millions de dollars.
Sébastien Raoult a pu rentrer en France après avoir obtenu des remises de peine aux États-Unis. À son arrivée en France le 4 décembre 2024, il a été immédiatement interpellé en raison d'une nouvelle enquête judiciaire ouverte par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Il a été mis en examen et remis en liberté. Cette fois-ci, selon l’AFP, il est poursuivi dans une information judiciaire ouverte en octobre 2022 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.
Ces investigations portent "sur la mise en vente en 2021-2022 d'un logiciel permettant de scanner les vulnérabilités de serveurs de mails (SMTP) de la société Amazon Web Service (AWS) puis d'en prendre frauduleusement le contrôle", a précisé le ministère public.
"Les accès à ces serveurs compromis étaient revendus par le biais de la messagerie chiffrée Telegram à des utilisateurs disposant ainsi d'accès à des serveurs d'envoi de mails en masse pour des campagnes de phishing prêtes à l'emploi", a ajouté le parquet. Les investigations sont confiées à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C), au sein de la préfecture de police de Paris.
Libre en France
Sébastien Raoult a accepté de répondre à notre équipe, Sophie Valsecchi et Hélène Leplat.
Il se dit heureux de retrouver sa famille dans les Vosges : "Même si c’est la police qui m’a accueilli après l’atterrissage de l’avion, je me suis dit ça y est, je suis en France. Je me sens libre même sous contrôle judiciaire." Sébastien Raoult a interdiction de quitter la France métropolitaine. Il doit se présenter au commissariat d'Épinal chaque semaine.
Sébastien Raoult dit qu’il s’attendait à cette mise en examen. "J’ai été extradé aux États-Unis. L’affaire a fait beaucoup de bruit. Je ne pensais pas que la France allait me laisser rentrer ainsi. L’affaire américaine est derrière moi. J’ai assumé ma responsabilité sur certains faits qui m’étaient reprochés. Ce contrôle judiciaire va me permettre de montrer aux autorités françaises que je suis concentré sur le futur. Je ne suis pas un criminel, ni un grand hacker. Je ne suis pas un méchant. 2021-2022, c’est du passé. Je n’ai pas l’intention de retourner vers ce genre d’activité."
Un avenir professionnel dans l'informatique
Son futur professionnel, il l’imagine toujours dans l’informatique malgré son désormais lourd passé judiciaire. "L’informatique reste ma passion. J’espère pouvoir développer des sites web et des applications pour les professionnels qui en auraient besoin. La cybersécurité est aussi un domaine qui m’intéresse. J’espère pouvoir fonder une société en cybersécurité pour protéger les entreprises contre les risques. Un autre domaine m’intéresse, la finance digitale. J’ai quelques projets. Donc j’en parlerai quand ce sera plus concret."
Dans le collimateur de la justice française, Sébastien Raoult risquerait trois ans de prison et 100 000 euros d’amende s’il est poursuivi pour ces faits à la fin de l’instruction.