La mesure a été prise lors du dernier conseil municipal. Les élus de Saint-Dié-des-Vosges ont voté à l'unanimité pour l’interdiction de la chasse sur les massifs forestiers de la Bure et du Kemberg, tous les dimanches après-midi, dès le 1er avril.
Dans cette commune, la chasse était déjà interdite chaque mercredi dans les quatre massifs environnants. Après négociation avec les chasseurs locaux, les élus de Saint-Dié-des-Vosges ont imposé une nouvelle réglementation de la pratique. Dorénavant, la chasse sera prohibée tous les dimanches après-midi à partir de 13 heures, sur les massifs forestiers de la Bure et du Kemberg, les plus fréquentés de la zone. La mesure prendra effet à compter du 1er avril 2023.
Ça s’est fait en accord total avec les chasseurs, ça permet de se balader tranquillement en famille et de rendre la forêt aux habitants
Bruno Toussaint, maire de Saint-Dié-des-Vosges
Selon le maire de la commune, Bruno Toussaint, il s’agit d’une nouvelle mesure “pour que les gens puissent se promener en toute tranquillité”. Si le sujet de la chasse est extrêmement clivant dans le débat public, la décision a été prise à l’unanimité par les élus de Saint-Dié. “Ça s’est fait en accord total avec les chasseurs, ça permet de se balader tranquillement en famille et de rendre la forêt aux habitants durant une partie du week-end. Ça a été voté à l’unanimité, ça s’est bien passé”, insiste l’élu, sans étiquette politique mais de sensibilité centre-droite.
On croise parfois des chasseurs sur les sentiers, en plein milieu d’une randonnée, on n’a jamais eu de problème jusqu’à présent mais là les gens pourront être sereins
Claude Joannès, président du Club Vosgien de Saint-Dié et randonneur
À Saint-Dié, ce nouveau compromis semble convenir aux amateurs de marche nordique et autres activités en forêt. “Je ne suis pas du tout hostile à la chasse mais je comprends aussi les randonneurs. Je suis favorable à des journées sans aucun type de chasse, pour que les familles puissent se promener tranquillement. On croise parfois des chasseurs sur les sentiers, en plein milieu d’une randonnée, on n’a jamais eu de problème jusqu’à présent mais là les gens pourront être sereins. Les choses seront claires et au moins, il n’y aura plus d’ambiguïté”, confirme Claude Joannès, président du Club Vosgien de Saint-Dié et randonneur.
Les gens sont parfois braqués contre les chasseurs mais c’est une pratique très réglementée et il n’y a jamais eu d’accident de chasse ici
Bernard Fertig, président de la Société de chasse de Saint-Dié
Dans cette commune vosgienne, les chasseurs aussi refusent de polémiquer. Entre cueillette de champignons en famille et adeptes de la chasse, l’épineuse problématique semble avoir trouvé un terrain d’entente. “À Saint-Dié, on a deux massifs proches de la ville et fréquentés par des VTTistes et autres promeneurs donc on accepte de ne plus chasser le dimanche après 13h. Les gens sont parfois braqués contre les chasseurs mais c’est une pratique très réglementée et il n’y a jamais eu d’accident de chasse ici. Nous, on est là pour que les choses se passent bien avec tout le monde”, estime Bernard Fertig, président de la Société de chasse de Saint-Dié depuis 1987 et adhérent de la Fédération départementale des chasseurs des Vosges.
“L’an dernier, sur tout le territoire, il y a eu 8 morts dont 6 chasseurs. En trottinette et en voiture les chiffres ne sont pas les mêmes”, lance le chasseur. En France, le nombre d'accidents de chasse est en baisse depuis vingt ans, selon l'Office français de la biodiversité. Pour la saison 2021/2022 cependant, l'OFB a enregistré 90 accidents de chasse, contre 80 durant la saison précédente. Parmi eux, huit accidents mortels, dont deux victimes hors chasseurs.