Une équipe de secouristes de l'association Fausi, basée à Laon, a rejoint la Turquie le 8 février pour apporter de l'aide après le séisme dévastateur qui a touché le pays. Parmi eux, Alexandre Pertin, qui nous a confié son ressenti depuis la ville d'Adiyaman.
Les huit secouristes de l'ONG axonaise Fausi ont déjà effectué la moitié de leur mission de huit jours. Depuis la nuit du 9 au 10 février, ils apportent leur aide pour retrouver les victimes ensevelies sous les décombres dans la ville d'Adiyaman, dans le sud de la Turquie, dévastée par le séisme.
À la recherche de victimes sous les décombres
Alexandre Pertin est l'un d'eux. Le 13 février, il s'est confié à France 3 Picardie par téléphone. "L'aide qu'on a proposé à la Turquie, c'était d'envoyer une équipe légère pour aider à la recherche des victimes ensevelies, à l'aide d'un chien de recherche et d'équipement électronique acoustique de localisation dans les décombres", explique-t-il.
Une mission qu'il mène avec des secouristes du monde entier et citoyens turcs. "Quand on est arrivés jeudi soir, on a commencé à travailler dès notre arrivée à 3 heures du matin. Il n'y avait pas grand monde encore, surtout des Algériens et des Géorgiens. On a beaucoup travaillé avec des secours locaux, et également des employés des mines. Il y a pas mal de mines dans le secteur, et les mineurs viennent prêter main forte pour l'étaiement et la progression dans les décombres", explique-t-il.
D'un côté, on est assez satisfaits parce que la mission pour laquelle on est partis se déroule plutôt bien, et grâce à notre travail, on a réussi à sortir six victimes vivantes. Mais malheureusement tout le monde n'a pas cette chance.
Alexandre Pertin, secouriste
Un travail conséquent et éprouvant
Si le travail est déjà bien avancé, le site sur lequel il intervient est particulièrement conséquent. "Il y a un gros chantier qui regroupe trois immeubles de neuf étages qui sont totalement disloqués et sous lequel il y avait environ 300 disparus. Aujourd'hui, on est à peu près encore à 70, relate-t-il. Je pense que les autorités souhaitent que le plus gros du travail se fasse sur ce point-là pour après laisser partir les internationaux et laisser travailler les Turcs."
Comme dans toutes les catastrophes naturelles, plus les heures passent, plus les chances de trouver des survivants diminuent. "L'espoir est toujours là, mais je pense qu'on est dans les dernières heures, voire les derniers jours de recherches avec les équipes internationales."
Dans quelques jours, ils seront de retour en France, mais en attendant, l'équipe de secouristes reste concentrée sur sa mission. "Les journées sont très longues, mais la fatigue passe au deuxième plan, le travail et prédominant", confie Alexandre Pertin.
Entretien réalisé le 13 février par Laurent Debesse.