Braderie de Lille : les tops et les flops de l'édition 2018

Autant vous prévenir, certains arguments sont plus subjectifs que d'autres...

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L'heure est déjà aux bilans. La Braderie 2018 s'est terminée sans accroc, surveillée de près par un important dispositif policier (dont un hélicoptère et des snipers). Étendue à la rue Gambetta, elle s'est aussi révélée plus intimiste, vidée de ses stands les plus commerciaux... avec ses bons et ses mauvais côtés.

Après une édition 2017 en demi-teinte qui succédait à une année sans Braderie, quel bilan tirer de ce week-end ?

 

Les tops


Du monde au rendez-vous

On attendait entre 2 et 3 millions de personne à Lille sur le week-end... et le compte n'en est probablement pas loin. On avançait au pas dans certaines sections des grandes rues et les terrasses étaient pleines. Dans les zones les plus denses, on pouvait entendre trois à quatre langues différentes en quelques minutes.

Les deux gares lilloises ont accueilli près de 300 000 passagers, même si quelques uns se souviendront surtout des trains bondés.
  
 


Une météo idéale

Le succès se mesure parfois à bien peu de choses : un ciel bleu, du soleil et des températures juste assez chaudes pour s'y risquer bras nus. Les Sudistes de visite râleront peut-être, mais pour nous la température était juste assez bonne.
 


Le come-back du tas de moule 

C'était la principale nouveauté de la cuvée 2018 (avec l'extension à la rue Gambetta) : le retour des tas de moule. Martine Aubry s'y était montrée favorable et avait même lancé un appel à garder les prix du moule-frite raisonnable. Un appel pas toujours entendu dans l'hyper-centre, même si beaucoup de commerçants ont joué le jeu.
 
On appréciera en tout cas de voir revenir çà et là les traditionnels tas de moule, une institution autrefois portée par la brasserie "Aux Moules" et qui s'était éteinte après sa fermeture. 
 


La fête nocturne

Ça n'a peut-être pas été au goût des riverains, mais on ne peut pas dire qu'ils ne soient pas habitués : les deux rues de la soif, Massena et Solférino, ont été très actives cette nuit.

Une boîte de nuit en plein air, lumières comprises, qui expliquera en partie que la Braderie ait mis du temps à redémarrer ce dimanche matin...
 



Une Braderie plus authentique...

Martine Aubry avait été ferme : les sonos, les stands de marque, les kébabs ambulants à chaque coin de rue, c'est niet. En imposant un tarif prohibitif de 250 € l'espace pour les non-Lillois, la ville avait déjà frappé un grand coup, l'an dernier.

Comme en 2017, après une édition 2016 annulée suite aux attentats, l'événement est donc moins tape à l'oeil, plus sobre et "authentique". Il appartient de nouveau à ses habitants. 

Mais il n'y a pas que des bons côtés...
 
 

Les flops


... mais pauvre en animations

C'est un paradoxe bien français : on se plaignait d'une Braderie trop bruyante, trop bondée, finalement "pas assez Braderie", et pourtant impossible de ne pas sentir comme un vide en arpentant les rues de Lille ce week-end. 

Il y a du monde, il y a quelques animations musicales, mais il manquait à cette Braderie une petite partie de son âme. Peut-être était-ce la forte présence policière ou à l'inverse la crainte d'un attentat, mais certains secteurs paraissaient bien vides, comme ici près du parc Jean-Baptiste Lebas.

Quant aux kébabs, ils n'auraient pas été de trop pour désengorger les longues files aux friteries qui se partageaient le territoire.
 


Des professionnels dans les zones familiales

Difficile de ne pas sentir une pointe d'amertume en voyant des brocanteurs professionnels occuper des espaces normalement alloués aux familles de bradeux. 

Avec leurs prix imbattables et leurs stocks généreux,  on aurait peut-être aimé voir les professionnels cantonnés aux zones qui leur étaient normalement réservées, comme le boulevard de la Liberté.
 
 


Trop peu de toilettes publiques

Mieux valait avoir la vessie solide, ce week-end, car les files pour les toiles publiques étaient longues. La ville de Lille a-t-elle lésiné sur les WC ?

Certains visiteurs moins portés sur l'hygiène n'ont pas attendu pour se soulager : il n'était pas rare de croiser, au détour d'une rue, des échantillons des deux commissions.
 


Les rues transformées en poubelles


D'une manière générale, les visiteurs n'ont pas épargné les rues de Lille. Ce dimanche matin, la rue Nationale avait des allures de décheterie. Même chose sur certains axes du Vieux Lille ou près des gares, 

Ce n'était pourtant pas faute de mettre à disposition de grandes poubelles en carton, mais il n'a suffi que d'un jour pour les voir remplies à ras-bord ou renversée, au grand dam des services techniques de la ville qui auront la charge de tout nettoyer.
 
 
 

When you don't sleep in the bradery of Lille, that's what you discover ... #trash #lille #braderiedelille #shame

Une publication partagée par Cyril Dias-Senden (@sidibe_autour_du_monde) le




La récupération politique


Rien n'interdit les stands des partis politiques à la Braderie et loin de nous l'idée de le suggérer, mais on ne peut pas s'empêcher de se demander si la présence d'autant de personnalités et de militants, pour la rentrée politique, est opportune.
 

Les tensions entre la maire Martine Aubry et son ancien adjoint Patrick Kanner, les velléités électorales de candidats déclarés à deux ans des municipales et le tractage intensif des candidats plus modestes semble bien éloigné de "l'esprit Braderie".
 
C'est un avis subjectif, mais à en juger par certaines réactions agacées, sur Twitter, nous ne sommes pas les seuls à le penser.
     
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