Le président de la République participe au deuxième "Sommet de la mer du Nord", le lundi 24 avril, à Ostende, en Belgique. Des militants nordistes, opposés à la réforme des retraites, s'organisent pour aller manifester dans la station balnéaire.
Parmi les 16 projets de parcs éoliens maritimes en cours de développement en France, 6 sont prévus dans la mer du Nord. Le deuxième "Sommet de la Mer du Nord", lundi 24 avril, doit permettre d'accélérer le déploiement de cette énergie stratégique.
Absent lors de la première édition, Emmanuel Macron rejoindra cette fois-ci huit chefs de gouvernement et leurs ministres de l'énergie à Ostende, sur la côte belge, à moins d'une heure de Lille.
L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Irlande, la Norvège et le Royaume-Uni, de même que la présidente de la Commission européenne seront présents autour de la table.
Dunkerque ouvre la voie
Le président devrait adhérer à l'accord signé à l'issue du premier sommet, la déclaration d'Esbjerg, "pour faire de la mer du Nord la centrale d'énergie verte de l'Europe."
La mer du Nord, peu profonde, est en effet un lieu propice pour l'éolien en mer de type "posé", c'est-à-dire bâti au fond de l'eau. Comme le prévoit le projet de Dunkerque, premier de la région, dont le début des travaux est annoncé pour 2026 et sa mise en service deux ans plus tard.
Situées à 10 km de la côte, à la frontière belge, ses 46 éoliennes devraient assurer l'équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 350 000 personnes. Mais celles-ci suscitent déjà des protestations de la part de la Belgique et des Dunkerquois inquiets pour le tourisme. Des problèmes de vosinages que la rencontre tentera de résoudre.
Protection de la biodiversité
"L’éolien en mer sera vraisemblablement entre 2030 et 2050 la principale source d’énergie renouvelable, loin devant les autres comme l’éolien terrestre ou le solaire", assure-t-on à l’Élysée. Le gouvernement s'est ainsi engagé à atteindre les 40 Gigawatts à l'horizon 2050, avec des éoliens en mer posés ou flottants, c'est-à-dire plus loin des côtes.
Des technologies qui posent question en termes de protection de la biodiversité. A Dunkerque, l'association Clipon alerte par exemple sur leurs conséquences néfastes pour les oiseaux migrateurs, comme l'oie bernache.
Le sujet devrait être à l'ordre du jour du 24 avril, de même que les problèmes de nuisances pour les pêcheurs et transporteurs maritimes.
"Macron sera à moins d’1h de Lille"
En marge du déplacement du président de la République à Ostende, des militants nordistes opposés à la réforme des retraites s’organisent. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, le collectif lillois l’Offensive annonce la mise en place d’un covoiturage depuis la capitale des Flandres pour "accueillir comme il se doit Macron à Ostende".
90 kilomètres séparent Lille de la station balnéaire belge, soit une heure de route en moyenne. A l’appel de plusieurs organisations, dont l’Offensive, le NPA ou le comité local de la France Insoumise, les militants vont prendre la route à 13 heures accompagnés de leurs casseroles pour tenter d’interpeller Emmanuel Macron.
"On a co-signé l’appel et on incite les gens à y participer, avance Nicolas Heyn, en charge des relations presses de la France Insoumise à Lille. Ça s’inscrit dans la logique actuelle de suivre tous les déplacements du Président pour continuer à faire des manifestations pour dire qu’on veut le retrait de la réforme des retraites". Depuis l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron lundi 17 avril dernier, pas un déplacement du Président ni des membres du gouvernement n’a été épargné par une manifestation.
Cependant, un large périmètre de sécurité va être mis en place dans la ville, depuis l’aéroport jusqu’au port d’Ostende. La plage ne sera par exemple pas accessible, tout comme de nombreuses rues adjacentes au Fort Napoléon où se tient en partie l’événement rassemblant plusieurs chefs d’Etat internationaux.