Grève du 5 décembre : le casse-tête pour gérer les repas dans les cantines scolaires

Le mouvement de grève du 5 décembre s'annonce particulièrement suivi notamment dans les établissements scolaires. Certaines communes organisent un service d'accueil minimum. Mais l'incertitude quant au nombre d'enfants présents dans les écoles représente un casse-tête pour les cantines scolaires.

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Pour le jeudi 5 décembre, le menu des 54 cantines scolaires d'Amiens affichait un repas à thème : à 12h, hamburgers et autres plats américains auraient dû se retrouver dans les assiettes des quelques 7000 demi-pensionnaires quotidiens de la métropole. Mais le mouvement de grève annoncé ce jour-là a tout changé. Le menu américain est reporté en janvier.
 

Car même si la grève du 5 décembre est prévue depuis longtemps, la cuisine centrale d'Amiens a dû s'adapter. "C'est compliqué, reconnaît Mathilde Roy, adjointe au maire en charge de l'éducation. On essaye d'anticiper au mieux en fonction des estimations du nombre d'écoles qui ne seront pas fermées et d'enfants qui vont manger à la cantine. Mais ce ne sont que des estimations."

Menu de secours 

Dans des conditions normales, c'est la cuisine centrale qui fabrique les repas. Ils sont ensuite distribués dans les cantines scolaires où ils sont "remis à température". Idem quand une grève des enseignants du premier degré est peu suivie. Mais l'appel à la mobilisation de jeudi a été largement entendu. Peu d'écoles accueilleront les enfants. Et beaucoup de parents ne les mettront pas en classe, quand classe il y aura.

Alors pour éviter de préparer des repas qui ne seront pas consommés et de gaspiller des denrées alimentaires, le menu des secours a été sorti. Un menu suffisamment simple pour qu'il soit préparé dans chaque cantine. Il n'y aura pas de distribution. Chaque restaurant scolaire a les produits nécessaires en stock. Jeudi 5 décembre, les demi-pensionnaires des 71 écoles d'Amiens mangeront du saumon, des haricots verts, une crême de fromage et une compote. Nettement moins attractif qu'un hamburger et un brownie...

Quant aux enfants qui passeront la journée dans l'un des deux centres de loisirs choisis pour le service d'accueil minimum, ce sera aux parents de fournir le repas. Il n'y a pas de restaurant scolaire sur place.
 

Reste l'inconnue du nombre de personnels de cantine en grève. "Si toute l'équipe d'un même restaurant scolaire est en grève, on peut envoyer une équipe de remplacement, souligne Mathilde Roy. Ou on emmène les enfants manger dans une cantine voisine. Mais ce n'est jamais arrivé."

Adapter le nombre de repas


Autre organisation dans l'Oise à Beauvais : "lorsqu'une grève est prévue, on essaye d'avoir un maximum d'informations en amont, explique Isabelle Deshayes, à la tête de la direction Education, enfance et jeunesse de la mairie. 48h avant le jour de grève, l'Inspection académique nous envoie l'état des lieux des grévistes. Ça nous laisse un peu de temps pour nous organiser."

La cuisine centrale a alors deux options : soit le menu prévu il y a deux mois est remplacé par un repas qui ne nécessite que du réchauffage dans les cantines ; soit le menu est maintenu mais le nombre de repas fabriqués est ajusté aux prévisions. "C'est le menu et l'intensité du mouvement qui conditionnent la façon dont on va s'organiser, précise Isabelle Deshayes. Pour jeudi, on a décidé de garder le menu initial parce que c'est un menu alternatif. Il n'y a pas de viande. S'il y avait eu un plat de viande à cuisiner nous-mêmes, on aurait changé." 

Ce sera donc comme prévu : brocolis à la vinaigrette, quiche aux 4 fromages, riz, ratatouille et petits suisses au chocolat.
 
 
Selon les estimations d'enfants présents à la cantine le 5 décembre, la cuisine centrale de Beauvais a commandé la quantité de produits nécessaires pour fabriquer 2700 repas puis les réchauffer dans les restaurants scolaires. Aucun n'est équipé pour cuisiner sur place. Hors jour de grève, ce sont 5000 repas qui sont quotidiennement répartis dans les 16 cantines de la ville. "On a revu le chiffre à la baisse : jeudi, on sera plus proche des 800 repas", selon Isabelle Deshayes. L'excédent de produits commandés ne sera pas gaspillé. "Tant que rien n'est déconditionné, on peut tout réutiliser plus tard, assure Isabelle Deshayes. On les cuisinera pour les repas d'autres structures."
 

Le sandwich quand on ne peut pas faire autrement


A Chauny dans l'Aisne, il n'y a pas de restaurant scolaire municipal. Les 180 demi-pensionnaires scolarisés dans les écoles primaires de cette ville de 12000 habitants se rendent chaque midi à la cantine du collège Victor Hugo pour y déjeuner. "Nous avons passé une convention avec le Conseil départemental, explique Régis Lapersonne, adjoint au maire en charge de l'éducation. Les repas des primaires sont fournis par le Département. Ce sont les mêmes que ceux des collégiens."
 

Une organisation plutôt pratique pour la municipalité. Sauf que jeudi 5 décembre, le collège a prévenu : pas de cantine. Pour personne. Les services de la mairie ont donc fait le tour des écoles pour anticiper le nombre d'enfants auxquels il faudra founir un repas à midi.

"On leur servira des sandwiches, se résigne Régis Lapersonne. Ils mangeront dans les classes. On n'a pas le choix. On est obligés de compenser parce qu'on n'a pas d'autre solution. Heureusement, beaucoup d'écoles seront fermées jeudi. Et il devrait y avoir moins d'une dizaine d'enfants à nourrir ce jour-là. Mais croyez-moi, c'est un vrai casse-tête."
 
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