Début mars, un pasteur, son épouse et une famille de Roost-Warendin sont testés positifs au coronavirus. Confinés avant les autres, ils sont maintenant sur la voie de la guérison et reviennent sur cet épisode personnel.
"C'est du passé maintenant", affirme Bernard* en se remémorant sa contamination au coronavirus. C'était au début du mois de mars ; le pasteur de l'église de la Porte Ouverte Chrétienne du Pévèle attrape le covid-19 après avoir été un contact avec un fidèle ayant assisté au rassemblement de l'église évangélique à Mulhouse. Sa femme est aussi testée positive.
Gaëtan Duez, son épouse et leur fille de 6 ans sont aussi contaminés. Ils n'ont jamais vraiment su de quelle manière ils avaient attrapé le virus mais ils étaient eux aussi présents au rassemblement du culte de "la porte ouverte" quelques jours avant de ressentir les symptômes.
Ces différentes contaminations surviennent avant la vague épidémique et le confinement national. Les quelques Nordistes font alors partie des premiers contaminés et sont aujourd'hui sur la voie de la guérison. Ils décrivent une maladie "pas comme les autres".
Difficile de se remettre du coronavirus
"La récupération est longue. On sent les organismes éprouvés", remarque Gaëtan Duez. Pourtant, sa femme, sa fille et lui sont considérés guéris depuis le 18 mars, il y a bientôt 3 semaines. Le père de 35 ans n'a pas exemple toujours pas retrouvé l'odorat, un des symptômes du coronavirus. "Compliqué de faire un barbecue dans ces conditions", ironise-t-il, alors que sa famille et lui sont confinés depuis cinq semaines.
Même constat du côté de Bernard. Son épouse et lui n'ont toujours pas été testés pour savoir s'ils étaient guéris. Ils ont rendez-vous mercredi 7 avril pour en avoir le cœur net. Le couple va mieux mais difficile pour le pasteur d'affirmer qu'il est guéri : "Je tousse une fois ou deux, parfois. J'ai surtout la sensation que le virus est toujours en moi, comme s'il attendait la moindre occasion pour ressortir."
Les deux hommes décrivent une maladie pas comme les autres, particulièrement éprouvante dans l'intensité et la durée. "J'ai passé deux semaines très difficiles, dont dix jours entre 39 et 40 degrés de fièvre, se souvient Bernard. Il ne faut surtout pas prendre ce virus à la légère."
Des conséquences en cascade
En plus de leur état de santé, chacun a dû faire face aux différentes conséquences de la maladie. La femme de Gaëtan est enceinte de leur troisième enfant, "pour la première fois je n'ai pas pu assister à l'échographie, c'était dur", explique-t-il. La partie contaminée de la famille s'est tenue à l'écart de la deuxième fille du couple ; non contaminée et souffrant de problèmes respiratoires, elle est restée chez ses grands-parents tant que son foyer était contagieux.
Les deux familles touchées ont connu peu de stigmatisation. "Des mots maladroits", se souvient Gaëtan Duez, "une petite inquiétude", dans l'entourage de Bernard. "C'est compréhensible", estime le pasteur.
L'immunité acquise, ils n'y croient pas
Puisqu'ils ont été touchée par le coronavirus, ces Nordistes font-ils moins attention que les personnes non-atteintes par le virus ? "Non", répondent-ils. Ils ne se considèrent pas immunisés, contrairement à ce que prétendent certains médecins. "Ce n'est pas parce qu'on ne retombe pas malade immédiatement que l'on est immunisé. Nous n'avons pas le recul nécessaire", estime Bernard. Il vivent le même confinement que tout le monde, sans imaginer qu'ils sont tirés d'affaires.
"Ma foi m'a permis de passer au travers de la maladie", pense le pasteur. "Dans la famille on ne croit pas au hasard", lance Gaëtan Duez pour expliquer sa chance. Parmi les contaminés, personne n'a été hospitalisé. Aussi, s'ils attribuent leur état à leur spiritualité, ils incitent à la prudence. "Ne négligez pas ce virus et respectez les consignes", recommande Bernard.
*Le prénom a été modifié.