Le nouveau maire de Grande-Synthe Martial Beyaert demande la mise à l'abri des 1200 migrants qui vivent dans le gymnase de la commune depuis décembre. Le tribunal administratif de Lille tranchera mardi 3 septembre, validant ou non la demande d'expulsion.
La situation est intenable dans le gymnase de Grande-Synthe (Nord) qui accueille 1200 migrants. Les conditions de vies y sont de plus en plus difficiles : les hommes seuls dorment à même le sol tandis que les familles sont réparties dans une autre pièce, avec des barrières pour semblant d'intimité.
Chaïte, 3 ans, vit dans une tente avec ses quatre frères et soeurs après que sa famille a fui Daesh au Kurdistan. Hassène, le père, est un ancien gradé de la police irakienne : "Je prie les autorités françaises de nous faciliter le chemin à nous, à toutes les personnes et familles réfugiées de ce camp".
"La France est un pays de transit pour beaucoup. Ici, tout le monde espère aller dans un autre pays européen ou en Grande-Bretagne", poursuit le réfugié kurde. La majorité des migrants viennent de pays en guerre, ils rêvent tous de rejoindre les côtes anglaises.
"Ils sortent et essayent de rentrer dans des camions pour passer en Angleterre. Il y a beaucoup de passage de bateaux pneumatiques en ce moment, rappelle Rahim Zazaï, coordonnateur du gymnase. S'ils ne réussissent pas à traverser, ils reviennent ici vers 5 ou 6 heures du matin." Au 26 août, deux fois plus de migrants avaient tenté de traverser la Manche à bord de petites embarcations depuis janvier que sur l'ensemble de l'année 2018.
"Pas tolérable"
Confrontée à l'affluence de migrants, la ville avait ouvert le gymnase en 2018, durant la trêve hivernale. Mais ce dernier s'est peu à peu transformé en camp de fortune. Le maire a lancé une procédure d'expulsion à l'encontre des occupants.
"Je ne souhaite pas qu'il y ait des conditions indignes d'accueil sur la commune de Grande-Synthe. Lorsqu'on a 1200 migrants, dont 300 à l'intérieur du gymnase et plus de 900 à l'extérieur qui vivent dans des tentes ou des conditions indignes, ce n'est pas tolérable, estime Martial Beyaert, maire (PS) de Grande-Synthe. Je prendrai mes responsabilités au moment de la période hivernale et Grande-Synthe rouvrira des lieux d'accueil pour les réfugiés comme à son habitude."
Les associations humanitaires sont contre l'éventuelle évacuation de ces migrants. Elles seront présentes au tribunal administratif de Lille lors de l'audience prévue mardi 3 septembre. Une procédure pour "occupation sans droit ni titre" engagée par le maire de Grande-Synthe pour faire évacuer les lieux.