Fabienne Van Hulle a décidé d'ouvrir sa boutique et ce malgré l'interdiction imposée par le confinement, classant les librairies dans les commerces "non-esssentiels". Un acte militant.
Après avoir vérifié qu'aucun camion de police ne circulait dans les environs de la place de Strasbourg, Fabienne Van Hulle nous fait entrer dans sa librairie. Consciente des risques qu'elle encourt, elle ne souhaite pas trop attirer les regards.
Depuis quelques jours, les coups de projecteurs sont braqués sur son établissement, devenu symbole de la résistance des libraires de la région.
Ce n’est pas la fermeture des rayons de livres des grandes surfaces, les cinémas, théâtres qui aidera les auteurs, le livre, la culture, la vitalité des centres villes mais que l’on sorte par le haut de cette situation : ROUVRONS les librairies et lieux de culture @BrunoLeMaire
— Place Ronde (@PlaceRonde) November 1, 2020
"Aujourd'hui je ne souhaite pas mettre de l'huile sur le feu. Je veux que nos dirigeants, s'ils le souhaient, sortent par le haut de cette crise", confie-t-elle.
Vague de contestation
Les librairies sont considérées comme des commerces "non essentiels" et doivent donc être fermées pendant le confinement.Cette décision a créé une vague de contestation au sein de la profession mais pas que, de nombreux citoyens et politiciens ont interpellé le gouvernement pour que les librairies puissent rouvrir, à l'instar de la maire de Lille Martine Aubry, qui a incité les lillois à signer la pétition pour la réouverture des librairies . Elle a récolté pour l'heure près de 200000 signatures.
Faites comme nous! Signez la pétition. https://t.co/FskaCbOd3z
— Martine Aubry (@MartineAubry) October 31, 2020
Bras de fer entre les commerçants et le gouvernement
Avec cette fermeture des commerces non-essentiels, ce sont les commerces dits "de proximité" qui sont touchés comme les fleuristes, les artisans ou les libraires. Une injustice pour beaucoup de commerçants puisqu'à l'annonce du confinement, les grandes surfaces étaient elles encore autorisées à vendre des produits non-essentiels présents dans leurs rayons, comme des livres par exemple.Ce samedi, Philippe Hourdain, président de la CCI des Hauts-de-France attestait que la situation était prêt à s'embraser, si une solution n'était pas trouvé rapidement.
Après trois jours de bras de fer avec les petits commerçants, le premier ministre Jean Castex a tranché : il a annoncé ce dimanche l’interdiction de la vente en grandes surfaces des produits vendus par les commerces "non-essentiels", qui sont fermés depuis le 30 octobre. Les grandes surfaces s'organisent donc et ferment l'accès à leurs rayons de biens dits "non-essentiels", ce qui a engendré là aussi de vives réactions.Nous sommes à une situation de rupture pour les artisans et commerçants ! Réunion de crise avec @rigaud_laurent. Retrouvez ici notre déclaration commune @CCI_hdf @CMA_HdF @davidbrusselle pic.twitter.com/8OlfWC8VDz
— Philippe Hourdain (@PhHourdain) October 31, 2020
Rayon livre... ça me brise le cœur. De toutes les décisions qui ont été prises je pense que c'est la moins logique #COVID19 pic.twitter.com/KxF9aBOAHA
— elodie (@parrilladdict_) November 2, 2020
"Heureusement, pas en Belgique!"
Pour beaucoup, cette décision est invraisemblable, d'autant que la Belgique, qui a débuté un confinement de six semaines ce lundi, a fait le choix de son côté de classer les librairies dans la liste des commerces essentiels. Georges Gilkinet, vice-Premier ministre belge s'est expliqué le 31 octobre dernier au quotidien belge Le Soir "Il nous semble essentiel de développer une attention à l’égard des plus fragiles mais aussi au niveau de la santé mentale de tous les Belges. La culture a un rôle énorme à jouer en la matière."Heureusement, pas en Belgique!
— Gilki (@GeorgesGilkinet) October 31, 2020
Marchands de journaux et libraires pourront rester ouverts, dans le strict respect des règles sanitaires #COVID19.
Soignons les corps sans oublier les têtes!
En France, les libraires qui bravent l'interdit comme la Place Ronde de Fabienne Van Hulle risquent la fermeture administrative.
Malgré toute la médiatisation autour de sa librairie, la commerçante l'assure, elle n'a "pas eu de problèmes avec les autorités, mais l'un de mes collègues, qui avait décidé de rester ouvert, a reçu la visite de six policiers hier". Cela ne l'a cependant pas découragé à ouvrir sa boutique.