Les branches lilloises d'Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre ont profité du Video Mapping Festival qui se tenait ce week-end pour diffuser des messages militants sur les monuments de Lille. Leurs revendications : alerter sur les dangers écologiques que représentent certains projets d'urbanisme métropolitains, comme la destruction de friche ou l'artificialisation des sols.
Si vous avez fait partie des centaines de personnes à avoir déambulé dans la métropole lilloise, ce samedi 6 avril 2024, pour découvrir les "son et lumière" du Video Mapping Festival, vous les avez peut-être aperçus. Au beau milieu des faisceaux de lumières rouges, jaunes, bleues ou vertes, au détour d'une rue ou d'un bâtiment, d'autres projections - plus discrètes - ont habillé les murs de la capitale des Flandres.
Parallèlement à ce 7e son et lumière organisé par la Ville, deux organisations ont créé leur propre mapping... Un mapping sauvage coorganisé par le groupe Extinction Rebellion (XR) et les Soulèvements de la Terre (SLT) dans le but d'avertir sur les dangers de la bétonisation. Une façon d'inscrire l'écologie populaire "en lettres de lumière sur les murs rouges de nos Villes".
Cette action intervenait dans le cadre du "Front contre la Métropolisation", une journée de lutte organisée par un collectif nantais à laquelle 75 organisations ont pris part.
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Des projets "écocidaires"
Une mobilisation inédite, qui a rassemblé les collectifs luttant contre l’artificialisation des terres, pour le droit au logement et contre les destructions des logements sociaux et la gentrification. Le Video Mapping Festival organisé ce week-end était l'occasion pour les organisations lilloises de participer à cette journée, en profitant de la visibilité de l'évènement pour s'opposer aux différents projets urbanistiques planifiés sur la métropole lilloise.
Des projets "qui sont l’application la plus brutale et écocidaire du phénomène de métropolisation" selon XR et SLT, qui dénoncent la destruction de la friche Saint Sauveur à Lille, de la friche Quebecor dans le quartier d'Hellemmes, de l’Alma Gare de Roubaix ou des Jardins populaires de Tourcoing. Des zones tiers-lieux qui visent à être remplacées par des logements "faussement sociaux" et à créer "des espaces artificiels et stériles de verdure".
La métropolisation : une vision "déracinée" du quotidien
"Le Mapping Festival c'est typiquement un de ces évènements phares de la MEL qui cherchent à lui donner une aura internationale, déracinée de la culture et décrochée de ses habitants", argumente Aurélien membre du comité local SLT, qui explique pourquoi la métropolisation nuit à l'écologie populaire. "La métropole centralise et contrôle les pouvoirs pour créer un pôle urbanistique. Ce qui crée un effet d'aspiration de la campagne à la ville et des dynamiques de gentrification ou d'expulsion des plus précaires."
La métropole centralise et contrôle les pouvoirs pour créer un pôle urbanistique. Ce qui crée un effet d'aspiration de la campagne à la ville et des dynamiques de gentrification.
Aurélien, membre du comité local SLT
Au niveau de la MEL, les collectifs écologistes pointent du doigt le projet de la Tribonnerie 2 à Hem, l'extension de l'aéroport de Lesquin, le projet de ferme à saumons Local Ocean prévu à Boulogne-sur-Mer ou la construction du Canal Seine Nord Europe. Des aménagements qui risquent de détruire des terres agricoles et d'artificialiser et polluer les sols, dans une région.
Selon une étude de l'Insee publiée en février 2024, dans les Hauts-de-France les sols artificialisés représentaient en moyenne 11,6 % de la surface totale des terres entre 2019 et 2021. Il s'agit de la 3e région la plus artificialisée de France métropolitaine après l'Ile-de-France et la Bretagne.