Rédoine Faïd : ce qu'il faut savoir sur la nouvelle grève de la faim qu'entame le braqueur de haut vol

Depuis plusieurs mois, Rédoine Faïd demande à sortir de sa mise à l'isolement. Le 2 décembre 2024, la Cour d'appel de Douai a finalement décidé de ne pas lever son confinement. Le détenu, braqueur multirécidiviste incarcéré dans la prison de Vendin-le-Vieil (Nord), a finalement cessé de s'alimenter ce lundi 9 décembre pour dénoncer la décision.

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Depuis 48 heures, Rédoine Faïd, braqueur incarcéré au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil dans le Nord, est entré en grève de la faim. Refusant de s'alimenter, le détenu a décidé de mettre en place cette action coup de poing afin d'alerter sur ses conditions d'incarcération.

Le 8 octobre 2018, le détenu s'était déjà engagé dans une grève de la faim pour dénoncer ses conditions d'incarcération à Vendin-le-Vieil.

Plusieurs demandes pour sortir de l'isolement

Depuis son incarcération et sa mise à l'isolement, Rédoine Faïd a déposé plusieurs demandes pour mettre un terme à son confinement. Son avocate, Salomé Cohen, pointe du doigt les conditions restrictives qui lui sont imposées depuis son entrée au centre pénitentiaire de Vendin. Notamment : des parloirs équipés d’un hygiaphone ou l’absence d’accès à une unité de vie familiale depuis 2018.

Suivant ces multiples demandes, le 2 décembre dernier, la chambre d'application des peines de Béthune s'était adressée à la Cour d'appel de Douai, sollicitant la fin de son placement en isolement, auquel il était soumis "a minima depuis onze années". La chambre d'application des peines de la Cour d'appel de Douai a finalement estimé que Rédoine Faïd "ne souffrait pas de conditions indignes de détention", refusant la fin de son confinement.

David Lacroix, secrétaire FO pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, commente la décision de la Cour d'appel, en soulignant que "le profil et le passé pénitentiaire" de Rédoine Faïd ont évidemment pesé dans la balance. "Par le passé il a beaucoup manipulé les surveillants pour préparer ses évasions. Aujourd'hui, tout va très bien dans l'interaction avec les agents et la direction du centre pénitentiaire de Vendin a proposé quelques alternatives pour améliorer ses conditions de détention."

► À LIRE AUSSI : Le braqueur Rédoine Faïd maintenu à l’isolement par la Cour d'appel de Douai

Quelles sont ses conditions de détention ?

Les conditions de détentions actuelles de Rédoine Faïd consistent en une heure de promenade par jour dans une cour séparée et deux séances de sport par semaine. "Il passe beaucoup de temps au téléphone, entre 5 et 6 heures par jour avec sa famille", explique David Lacroix. Le quinquagénaire n'a cependant pas d'accès au travail, il est également menotté systématiquement lors de ses déplacements dans la prison et accompagné de trois agents et un gradé.

"Il est vu tous les jours par le médecin de la prison qui évalue l’évolution de son état de santé. Mais on ne sait pas encore s’il fait aussi la grève de la soif", souligne le syndicaliste.

Jointe par France 3 Nord-Pas-de-Calais, l'avocate de Rédoine Faïd n'a pas donné suite à nos sollicitations.

Deux évasions de grande ampleur

Condamné de multiples fois depuis 1998, celui que l'on nomme "le roi de la belle" cumule les années de réclusion, à la fois pour ses crimes, mais également pour ses multiples évasions.

En 2010, Rédoine Faïd est suspecté d'avoir participé à l'attaque ratée d'un convoi ayant coûté la vie à Aurélie Fouquet, une policière municipale de 26 ans à Villiers-sur-Marne. Il est arrêté le 28 juin 2011 et placé en détention au centre pénitentiaire de Lille-Sequedin. Deux ans plus tard, en avril 2023, Rédoine Faïd prend quatre agents en otage qui l'extrayaient de sa cellule. Armé et en possession d'explosifs dissimulés dans son linge, le prisonnier fait sauter l'une des portes de la prison et s'évanouit dans la nature.

► À LIRE AUSSI : Procès de Redoine Faïd pour son évasion en hélicoptère : le parcours du braqueur en six dates

Intercepté six semaines plus tard, le multibraqueur est de nouveau placé en détention, en attente de jugement. En 2016, il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, alourdie à 25 ans en appel, pour le braquage de Villiers-sur-Marne. Une peine à laquelle viennent s'ajouter dix années de réclusion pour son évasion et la prise d'otages de 2013.

Transféré à la prison de Réau, Rédoine Faïd s'évade une seconde fois. Le 1er juillet, un hélicoptère se pose dans la cour du centre pénitentiaire. Trois personnes, armées, sortent de l'engin pour exfiltrer le détenu qui attendait au parloir. Sa cavale dure cette fois-ci quatre mois, jusqu'en octobre 2018. Le roi de la belle est interpellé dans son logement de substitution à Creil, dans la région parisienne, en présence d'une centaine de policiers. Il est alors condamné à 14 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises de Paris pour son évasion par hélicoptère, puis incarcéré et mis à l'isolement au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.

Rédoine Faïd pourrait désormais purger sa peine jusqu'en 2060.

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