Le passage, samedi 14 décembre, du cyclone Chido a occasionné de nombreux dégâts sur l'île de Mayotte. Alors que les secours s'organisent et que le bilan est encore provisoire, une Lilloise, sans nouvelle de ses proches qui vivent sur l'île, lance un appel.
À mesure que les heures passent, l'angoisse de Marjorie Houpline grandie. Cette Lilloise de 53 ans, est depuis 24 heures sans nouvelle de sa sœur Isabelle et de sa nièce Kala depuis le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel de Mayotte. Les derniers échanges remontent à samedi vers 7h, depuis, plus rien. "Ma fille de 23 ans a échangé avec sa cousine qui lui a confié qu'elles étaient confinées chez elle", raconte Marjorie qui précise que sa nièce "n'avait pas l'air de penser que le cyclone allait être important".
Avec les rafales observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper Mayotte depuis plus de 90 ans, selon Météo-France. "Je deviens folle, je regarde les images des dégâts en boucle sur des chaînes d'infos, nous sommes dans un flou total." Elle tente de joindre ses proches, mais les réseaux de communications sont coupés, les vents violents ont fait tomber plusieurs poteaux électriques. Elle se tourne alors vers la préfecture et arrive à joindre une permanence basée à la Réunion. "Ils m'ont qu'ils n'avaient pas de nouvelles, et qu'ils ne pouvaient pas faire grand-chose à ce stade".
Un bilan encore provisoire
La sœur de Marjorie, Isabelle 62 ans, vit depuis plus de 30 ans à Mayotte. Professeure de musique dans un collège, elle habite à Chirongui, dans le sud de l'île avec sa fille de 23 ans qui enseigne les Lettres modernes dans une école. "Si ma sœur avait su que le cyclone serait aussi puissant, elle aurait pris un avion pour la Réunion", assure Marjorie, inquiète et qui se démène pour avoir des nouvelles. "Je suis dans des groupes sur Facebook avec des personnes qui sont souvent dans la même situation, nous essayons de nous entraider".
Le ministre de démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau est attendu à Mayotte lundi 16 décembre, alors qu'un premier avion transportant du matériel de secours s'est posé ce dimanche sur l'île. Le bilan provisoire est de 14 morts et plus de 250 blessés. Les routes sont coupées, les maisons, pour la plupart des habitats précaires, ont été soufflées.
D'après la préfecture, la sécurité civile s'active sur le terrain avec 110 personnes mobilisées. "Les renforts s'organisent, d'autres moyens suivront dans le courant de la semaine, qui pourra s’élever jusqu’à un total de 700 personnels de la sécurité civile".