Le parquet avait requis 10 ans de prison.
L'adolescent auteur du meurtre de la petite Léa, 3 ans, à Mairieux (Nord) a été condamné à 8 ans de prison ferme et à un suivi socio-judiciaire, à l'issue d'un procès de deux jours au tribunal pour enfants d'Avesnes-sur-Helpe. Il restera donc en réclusion pendant 7 ans, étant déjà incarcéré depuis un an.
En outre, l'adolescent qui était âgé de 14 ans au moment des faits doit verser une très lourde amende : près de 20 000 euros à chacun des membres de la famille de la victime, au titre d'un "préjudice d'affection".
Un mineur poursuivi pour "meurtre sur mineur de moins de quinze ans" encourt habituellement vingt ans de réclusion criminelle mais "dans ce dossier, les experts ont unanimement conclu à la grave altération de ses facultés mentales (...) ce qui ramène à treize ans la peine encourue", a indiqué Cécile Gressier, procureure de la République d'Avesnes-sur-Helpe.
"En difficulté dans ses facultés de compréhension et d'expression" le mineur a "expliqué à l'audience différents éléments relatifs à ses conditions de placement (...) mais n'a pas donné de réelle explication sur son acte", a encore déclaré la magistrate.
Le parquet avait requis 10 ans de réclusion, considérant que les troubles psychiques dont souffrait le prévenu ne le rendaient pas entièrement responsable de ses actes. Son avocat Christophe Boudard pourrait faire appel car il estime que la détention n'est pas compatible avec les troubles dont souffre son client. La famille de la victime, elle, n'est pas en mesure de faire appel car elle était partie civile.
Rappel des faits
La petite Léa a perdu la vie le 21 mai 2018, noyée dans un ruisseau situé près du domicile de ses grand-parents, qui étaient famille d'accueil. Son corps avait été retrouvé dénudé et un adolescent de 14 ans, placé chez cette famille, avait au même moment pris la fuite.
Un appel à témoins avait été diffusé par la gendarmerie et le jeune homme avait été retrouvé le lendemain, avant d'être mis en examen et écroué quelques jours plus tard par le parquet de Valenciennes.
Le procès s'est tenu à huis clos, l'accusé étant mineur.