Des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Lille ce samedi 8 juin 2024 pour demander un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Environ mille personnes étaient réunies ce samedi 8 juin sur la place de la République à Lille, en soutien à la Palestine. Une manifestation, organisée à l’initiative de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), pour demander la fin du génocide du peuple palestinien.
“Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine”, clame la foule qui s’engouffre dans la rue Nicolas Leblanc. “Stop aux massacres en Palestine ! Cessez-le-feu !” peut-on lire, à la tête du cortège, sur une grande banderole violette ornée d’un rameau d’olivier.
Plus de 36 000 Palestiniens tués
Chakib, la quarantaine, ingénieur informatique, est venu en compagnie de sa toute jeune fille. Presque chaque semaine, il participe aux rassemblements organisés les samedis après-midi pour soutenir le peuple palestinien. “On est là pour demander un cessez-le-feu, l’arrêt du massacre, du génocide”, explique le papa de 35 ans, drapeau palestinien sur les épaules.
À lire aussi >>> Une centaine de personnes rassemblées à Amiens pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza : "C'est horrible ce qui se passe"
Fin janvier, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu un arrêt qui reconnaît le “risque plausible de génocide de la population palestinienne à Gaza”. Depuis le 7 octobre, “36 479 personnes auraient été tuées, dont plus de 14 100 enfants et 9 000 femmes”, d’après les dernières estimations de l’UNICEF sur son site Internet. “Dans la bande de Gaza, les familles déplacées vivent un dénuement total. Sans eau, sans nourriture, sans médicaments : les conditions de vie sont indescriptibles”, précise également l’ONG.
Je me suis dit : ‘Il faut que je fasse quelque chose, que j’arrête d’être chez moi et de rester impuissant’.
Chakib, ingénieur informatique
Sur les réseaux sociaux, depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes diffusent des photos et des vidéos choquantes. Il est ainsi possible d’avoir un aperçu du quotidien dramatique des Gazaouis et de l’ampleur du massacre. C’est justement ce qui a poussé Chakib à se mobiliser.
Des images choquantes
“Je suis dans un réseau où je vois souvent des vidéos qui me touchent”, précise-t-il. “Depuis le mois de janvier ou de février, je me suis dit : ‘Il faut que je fasse quelque chose, que j’arrête d’être chez moi et de rester impuissant’”, raconte-t-il. “Donc je viens dans les manifestations pour soutenir le peuple palestinien face à la tragédie dans laquelle il vit.”
Qu’ils s’agissent de journalistes, de personnels humanitaires ou de civils, des images montrent les victimes humaines et les dégâts matériels provoqués par les frappes aériennes. Ce 6 juin 2024 par exemple, une école de l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a été détruite par l’armée israélienne. L’attaque a fait au moins 37 morts, selon un hôpital gazaoui.
#Nuseirat Another @UNRWA school turned shelter attacked, hit overnight by Israeli Forces without prior warning to the displaced or @UNRWA
— UNRWA (@UNRWA) June 6, 2024
Targeting @UN premises or using for military purposes cannot become the new norm. This must stop & all those responsible be held accountable. https://t.co/3satenCRe8
Noa, 18 ans, étudiant en première année d’histoire, participe lui aussi chaque semaine aux rassemblements qui ont lieu place de la République. “C’est important d’être ici pour montrer que la mobilisation ne faiblit pas et que le peuple n’est pas d’accord avec ce qu’il se passe”, explique-t-il. “On l’a vu dernièrement, avec les mobilisations impressionnantes aux États-Unis, en France, notamment de la part des étudiants… Même ici à l’ESJ ou à Lille 2.”
À lire aussi >>> Guerre à Gaza et blocage d'une école de journalisme : pour ces étudiants, le traitement médiatique du "génocide en cours" n'est pas à la hauteur
Un conflit vieux de 76 ans
Le jeune homme précise : “Malgré ce qu’on peut entendre, évidemment on dénonce les atrocités qui ont eu lieu le 7 octobre.” Ce jour-là, 1170 personnes avaient perdu la vie lors d'une attaque du Hamas contre Israël, considérée comme le déclencheur de la guerre en cours. “C’était un événement terrible et dramatique. Mais ça ne doit pas servir d’excuse pour commettre un génocide envers le peuple palestinien”, affirme Noa.
L’escalade de violences et d’horreurs déclenchée le 7 octobre à l’issue de cette attaque du Hamas découle toutefois d’un conflit vieux de plus de 76 ans entre Israël et la Palestine. Malbrouck, 58 ans, courtier en assurance, tient à le rappeler : “Je suis un citoyen venu soutenir le peuple palestinien qui se fait massacrer depuis plus de 70 ans.”
On a du mal à comprendre que notre pays soutienne l’entité sioniste et ne reconnaisse pas l’État palestinien.
Malbrouck, 58 ans, courtier en assurance
Keffieh palestinien sur les épaules, Malbrouck est outré par l’inaction du gouvernement : "En tant que citoyens français, on a du mal à comprendre comment notre pays soutient l’horreur, l’abominable, l’ignominie… Des criminels de guerre qui massacrent un peuple sous les caméras du monde entier !"
Il appelle la France à prendre ses responsabilités : "On ne comprend pas que notre pays soutienne l’entité sioniste et ne reconnaisse pas l’État palestinien.” Pour le quinquagénaire, il faut un apaisement à tout prix. “Nous voulons la paix ! Chaque être humain doit vivre en paix, que ce soit des Palestiniens ou des Israéliens."