Le réseau d'associations "Rester sur Terre" s'est mobilisé ce mercredi dans toute la France. À Lille, une centaine de personnes étaient rassemblées pour demander un plafonnement du trafic aérien et manifester contre l'extension de l'aéroport de Lesquin.
“On est là pour demander le plafonnement des aéroports partout en France”, explique Charlène Fleury, coordinatrice du réseau Rester sur Terre. À l’appel de ce collectif d’associations pour une réduction du transport aérien, une centaine de personnes s’est rassemblée place de la République, à Lille. Les manifestants s’opposent à l’extension de l’aéroport de Lesquin.
“On s’aperçoit que les projets d’extension existent un peu partout et qu’on n’arrive pas à les stopper”, explique Charlène Fleury. Pour elle, il est impératif de “limiter le nombre de mouvements” des avions qui atterrissent et décollent.
Pour la santé et le climat
“Santé, climat, plafonnons le trafic aérien”, lit-on sur une banderole, déployée devant la préfecture. Le réseau Rester sur Terre a organisé une sorte de pièce de théâtre. La France, jouée par un jeune homme d’une vingtaine d’années, est malade. Auscultée par une médecin, il s’avère que ce sont – entre autres – les aéroports qui ont eu un effet dévastateur sur sa santé et sur celle de ses habitants.
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Comment l’aider ? En diminuant le transport aérien, estime le réseau Rester sur Terre. Le collectif voudrait ainsi réduire le bruit et la pollution atmosphérique qui nuisent à la santé des riverains mais aussi faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, dangereuses pour l’environnement.
Un bruit “insupportable” et un problème de santé publique
“Les nuisances sonores représentent un gros problème de santé publique”, explique Charlène Fleury de Rester sur Terre. D’après l’ADEME (Agence de la transition écologique), le coût social du bruit en France est estimé à 147,1 milliards d'euros par an. Et les deux-tiers sont liés aux transports. “On veut que la santé des riverains soit protégée avant tout”, explique la responsable associative. “On demande un couvre-feu de 22 heures à 6 heures, donc la fin des vols de nuit.”
Erwann vit à Fretin, une commune voisine de l’aéroport de Lesquin. “Je suis directement concerné et je vous assure que c'est insupportable”, déplore cet homme de 45 ans. Il participe au rassemblement, dans l’espoir de faire diminuer la circulation au-dessus de sa tête. Au quotidien, il subit le bruit généré par les avions. “La nuit, c’est vraiment difficile… Il peut y en avoir deux ou trois et ça me réveille.”
On demande un couvre-feu de 22 heures à 6 heures, donc la fin des vols de nuit.
Charlène Fleurycoordinatrice du réseau Rester sur Terre
Marie-Annick, de l’association des amis de Bouvines – une commune à proximité de l’aéroport – surveille les appareils qui survolent les environs. “Par exemple, le premier mars, quatorze avions ont atterri”, explique-t-elle. Elle a même un œil sur les émissions sonores des engins. “En moyenne, ils émettent 77 décibels chacun. C’est rapide, mais c’est très fort.”
D’après l’échelle des décibels établie par l’association Journée Nationale de l'Audition, ce niveau de bruit est “fatiguant et pénible”. C’est l’équivalent d’un moment au milieu d’une circulation automobile dense, avec des klaxons, ou encore du bruit d’une tondeuse ou d’un aspirateur.
Le collectif sera reçu par le ministre des transports Patrice Vergriete, ce vendredi 15 mars.