Témoignage. George Floyd - manifestation contre les violences policières à Lille : "C'est un cri du cœur et de l'esprit"

Publié le Mis à jour le Écrit par Noémie Javey
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Une manifestation pour protester contre les violences policières à l'encontre des personnes de couleur a rassemblé plus de 2 000 personnes ce mardi 2 juin. Parmi elles, Maria Touni Ben Jelloul, une Roubaisienne engagée de 20 ans. 

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"Aujourd'hui, nous venons dénoncer un racisme institué !", du haut des marches menant à la fontaine de la place de la République à Lille, Maria Touni Ben Jelloul, une Roubaisienne de 20 ans, a pris la parole devant les 2 500 personnes présentes lors de ce rassemblement contre les violences policières.

Comme une grande partie d'entre eux, elle est jeune, connectée et engagée. "La veille au soir, j'ai vu que cette manifestation allait être organisée. Il fallait forcément que quelqu'un prenne la parole."
 
"J'ai écrit tout ce que je pensais, ce que je ressentais. Je voulais toucher les gens au coeur sans faire quelque chose de forcément élaboré", reconnaît cette étudiante en deuxième année de licence de droits et de science politique à l'université catholique de Lille. 
 


"Je me demande pourquoi sommes-nous violentés ? Pourquoi sommes-nous toujours arrêtés ? Pourquoi sommes-nous automatiquement contrôlés ?", s'est-elle interrogée face à un public qui grossissait progressivement les rangs. "Notre combat n'oppose pas les blancs aux populations racisées mais oppose l'ensemble du peuple contre le système qui opprime.
 

"Ce n'était pas un mouvement pour partager une haine envers les policiers"


À chaque fin de phrase, les manifestants ont acclamé ses propos. "Je voulais passer un message fort pour aider les gens à prendre conscience de la gravité des choses et expliquer que si la police ne nous attaque pas, nous n'allons pas l'attaquer. C'est surtout la violence policière qui entraîne la violence. Ce n'est pas un mouvement qui souhaite partager une haine envers les policiers mais c'est un mouvement de soutien aux victimes des bavures policières", affirme-t-elle. 
 
Lors de la manifestation, les policiers se sont montrés conciliants : "C'était un mouvement contre la violence policière, ça aurait été très mal vu de nous agresser, de nous charger. Le chef d'équipe de la police a été très coopératif. Il nous a aidés à maintenir la paix. Il a compris que nous ne voulions pas casser."

"Ce rassemblement était un cri du cœur mais aussi un cri de l'esprit. Une manifestation ou un discours plus agressif portant à la haine n'aurait pas aidé notre cause", reconnaît l'étudiante. 

Maria Touni Ben Jelloul a été confrontée à une violence policière surtout symbolique : "Ce sont des contrôles de police réguliers alors que j'estime ne pas avoir une tête suspecte ou des moments où ils m'ont demandé si je parlais français." Certaines de ses connaissances auraient subi des violences physiques : "À Roubaix, je connais des personnes qui ont été agressées violemment par la police et qui ont fini à l'hôpital.
 

Un rassemblement spontané organisé via les réseaux sociaux


Parmi les manifestants, la plupart doivent leur présence aux informations qui ont circulé sur Instagram ou Facebook. Pour Maria Touni Ben Jelloul, ils sont un réel "outil d'expression, ils nous permettent de faire valoir nos idées et de rassembler du monde. Ils nous amènent à être plus engagés car il y a une communauté sur laquelle on peut s'appuyer. C'est plus facile de devenir militant et d'éveiller les consciences."
 
 
Des réseaux qui, selon elle, ont permis de rallier des personnes jusqu'ici extérieures au mouvement : "Très récemment, il y a beaucoup de jeunes blancs qui ont rejoint le mouvement, ce qui fait qu'aujourd'hui, on est plus unis et nombreux qu'avant. Il y a plus de mixité dans notre génération, c'est plus facile pour une personne blanche de se rendre compte du racisme en France, même s'il est moins important qu'aux États-Unis, car ils nous côtoient au quotidien."

"C'est à partir des grands mouvements de foule que les choses ont changé dans l'histoire", se permet d'espérer Maria Touni Ben Jelloul. "Si on continue, dans plusieurs années, il pourrait y avoir des conséquences visibles car les générations qui manifestent aujourd'hui sont celles qui dirigeront le monde demain."

 
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