Le 12 février dernier, la vie de Christophe Vandaele et de sa famille bascule. Ses deux parents sont mortellement fauchés par un automobiliste à Steenbecque, alors partis marcher avec des amis. Encore bouleversé de cette perte, il n'attend qu'une chose de l'homme qui a pris la vie de ses parents : la vérité.
"La défense dit qu'il s'est endormi au volant, je n'y crois pas du tout." Plus d'un mois après la tragique disparition de ses parents, Christophe Vandaele cherche toujours à comprendre les circonstances de cet accident. Le 12 février dernier, Marie-José et Claude Vandaele sont partis marcher avec des amis dans Steenbecque, comme ils en avaient l'habitude. Les chemins de cette commune proche de Hazebrouck, ils les connaissaient bien.
Leur promenade s'écourte alors qu'un SUV se déporte sur le trottoir. Les quatre randonneurs sont percutés par le véhicule. Vers 9h00 du matin, ces marcheurs que les steenbecquois avaient pris l'habitude de voir, ont été mortellement fauchés sur ce trottoir. Ils s'appelaient Bernadette Decrock, Françoise Degraeve, Marie-José et Claude Vandaele.
Une thèse de l'endormissement qui ne passe pas
Après le choc, le temps est à la compréhension pour Christophe Vandaele. La thèse de l'assoupissement du conducteur, il n'y croit pas. "Il y a des virages juste avant le lieu de l'accident. Dans le village juste avant, il avait été vu en train de faire des dépassements assez cavaliers, suivi par une personne qui lui demandait de ralentir. J'aimerais montrer que sa défense ne tient pas debout."
Toute l'instruction, je crois, va reposer sur cette question là : à quelle vitesse l'auteur présumé roulait-il ?
Me Antoine RegleyAvocat des proches de victimes
Si la famille Vandaele a pu compter sur les témoignages de riverains et de proches pour reconstituer ce qu'il s'est passé au moment de l'accident, la justice ne leur donne pas encore accès aux éléments de l'affaire. "Il y a une question sur la vitesse", explique Me Antoine Regley, avocat des proches des victimes. "Toute l'instruction, je crois, va reposer sur cette question là : à quelle vitesse l'auteur présumé roulait-il ?"
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Essayer de faire son deuil
Un mois après les faits, la colère du fils du couple Vandaele ne désemplit pas. Les yeux rougis d'émotion et la gorge nouée il se confie : "C'est compliqué de perdre ses deux parents, on se retrouve à quatre orphelins du jour au lendemain. L'objectif pour moi c'est de pouvoir faire mon deuil." Mais difficile, pour cette fratrie de quatre enfants de guérir de cette perte alors que justice doit être rendue. "Est-ce qu'on peut aller au plus vite, au plus juste pour nous aider à faire notre deuil ?"
Cette perte, si soudaine, la famille Vandaele n'y était pas préparée. "On trouve ça complètement horrible d'avoir perdu nos parents qui étaient en forme, qui étaient très aimants. Je m'étais toujours imaginé que l'un d'eux tomberait malade, que l'un partirait avant l'autre." Dans une semaine, ils devaient célébrer en famille leurs 50 ans de mariage.
Unie. C'est de cette manière que Christophe Vandaele décrit sa famille. Avec la perte de ses parents, il perd aussi un pilier. "Ce sont eux qui formaient cette unité" se remémore-t-il. "Je pense à ma petite sœur, enceinte de 8 mois et demi, ne plus avoir papa et maman auprès d'elle. C'est horrible."
Désormais, si cette affaire est entre les mains de la justice, le chemin jusqu'à la vérité est encore long pour la famille Vandaele. "Mes clients sont brisés, leur vie est brisée. Ils attendent une vérité qu'on leur cache actuellement" conclut Me Regley.