Le ministre a déclaré qu'il souhaitait laisser le premier actionnaire d'Ascoval, Vallourec, de côté pour ces négociations. L'entreprise avait refusé le projet de reprise d'Altifort, mais le gouvernement et les experts le voient d'un autre oeil.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a jugé mercredi "solide" l'offre de reprise de l'aciérie Ascoval par le groupe Altifort. L'entreprise propose un "projet crédible et viable" selon le cabinet d'experts mandaté par le gouvernement.
Bruno Le Maire a assuré aux syndicats et aux élus qu'il y avait "une chance" pour sauver le site de Saint-Saulve, en redressement judiciaire, même si "un certain nombre de fragilités subsistent".
#Ascoval : @BrunoLeMaire et @AgnesRunacher reçoivent à Bercy l'ensemble des parties prenantes, afin de poursuivre les discussions pic.twitter.com/QuXJZZKIl3
— Ministère de l'Économie et des Finances (@Economie_Gouv) 31 octobre 2018
Altifort a présenté une offre de reprise de l'usine de production d'aciers de moyenne et haute gamme impliquant que Vallourec maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.
Or Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'Etat est actionnaire à 17%, a refusé cette demande, obligeant le gouvernement et Altifort à travailler sur une proposition alternative. Une offre à laquelle les syndicats veulent croire, mais sur laquelle l'exécutif se montre jusqu'ici prudent.
Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et le député PCF du Nord Fabien Roussel ont assisté à une réunion qui s'est tenue ce mercredi à Bercy. Ils l'ont jugée importante mais "pas conclusive".
#ascoval Le cabinet Roland berger dit que le projet et "solide", "crédible " "viable".
— Fabien Roussel (@Fabien_Rssl) 31 octobre 2018
Le ministre dit qu'"il y a un espoir, ».
C'est une note positive qui va permettre d'enclencher une dynamique autour de ce projet
Le cabinet d'experts indépendants Roland Berger, mandaté pour étudier le projet de reprise, a identifié un "besoin de financement de 180 millions d'euros pour financer la reprise des pertes et les investissements, notamment le train à fil". Il a estimé que, parmi les priorités, il fallait que l'usine d'Ascoval, actuellement à l'arrêt, "se remette au travail".
"Je ne laisserai personne entraver une reprise crédible pour les salariés et pour le site industriel", a encore déclaré Bruno Le Maire, qui "a choisi de laisser de côté" Vallourec, principal client et premier actionnaire d'Ascoval.
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Une "bonne nouvelle" ?
"Si ça échoue, je rappellerai à Vallourec ses responsabilités : ils ont intérêt que la reprise marche mais je pense qu'il ne vaut mieux pas qu'ils se mêlent de la reprise car je ne peux pas déshabiller Pierre pour habiller Paul", a ajouté le ministre.
Ces déclarations, alors que la réunion à Paris n'était pas encore terminée, sont "une très bonne nouvelle", a aussitôt réagi Salvatore Benedetti, délégué du personnel d'Ascoval et élu au CE. "Ça fait plusieurs mois qu'on se bagarre. On n'y croyait plus. Il va falloir remonter nos manches et montrer à Vallourec qu'on n'a pas besoin d'eux".
"Il y a encore beaucoup de scepticisme, a tempéré Gérard Del Tufo, délégué CFDT. Il faut voir les conditions [de reprise]. Il faut des commandes fermes, pour le moment on n'a pas de garanties."
Les sidérurgistes d'Ascoval ne travaillent plus depuis le 23 octobre et ont bloqué vendredi le site de production de Vallourec à Aulnoye-Aimeries pour mettre la pression sur le groupe et le gouvernement.