Philippe Desirest, maire de la petite commune de Guignecourt dans l'Oise s'est exilé en Nouvelle-Calédonie, où sa femme magistrate a été mutée. Une décision légale, mais qui fait réagir dans la petite commune de 300 habitants.
Quelque 16 000 kilomètres séparent l'Oise de Nouméa. Pourtant, c'est depuis cette ville de Nouvelle-Calédonique que Philippe Désirest exerce désormais son mandat de maire de la commune de Guignecourt, située au nord de Beauvais.
Raison de ce départ ? La mutation de l’épouse sur l'île du Pacifique, en tant que magistrate. "Je l'ai rejoint début janvier en me disant que j'avais mérité ma retraite, et que j'allais me prendre deux mois de vacances. J'avais passé le message aux habitants de ma commune, qui soit dit en passant est une commune de 387 habitants, ce n'est pas vraiment une commune extrarodinaire par la taille, la gestion n'est pas vraiment complexe", a expliqué le maire à nos confrères d'Outremer la 1ère.
"Ça se passe très bien comme ça"
Il a finalement décidé d’y rester plus longtemps pour des raisons personnelles. Il explique également qu'il a engagé la procédure de vaccination, et qu'il doit recevoir sa deuxième injection à Nouméa au début du mois de mai. Mais assure que ça ne l'empêche pas de travailler. "Je gère comme ça se fait en métropole actuellement : je travaille beaucoup en visioconférence. J'ai même fait une réunion de conseil municipal en avril." Il précise néanmoins qu'il reviendra temporairement à Guignecourt au mois de juin, et qu'il compte vivre entre sa commune de l'Oise et Nouméa pendant trois ans. Il compte y développer un projet professionnel dans le domaine des nouvelles technologies.
"Ça se passe très très bien comme ça, j’ai des contacts réguliers avec mes conseillers. Je n’ai aucune obligation de quitter mon poste", affirme-t-il. En effet, rien n'interdit légalement à un maire de déménager de la commune dont il est élu.
Ça jase dans la commune
Sa première adjointe confirme : "Écoutez, franchement je ne comprends pas pourquoi il y a autant d'agitation autour de cette histoire, ici tout se passe très bien." Depuis le départ du maire pour Nouméa, c'est elle qui gère les affaires courantes de la commune en lien direct avec le premier édile. "On s'appelle en moyenne tous les deux jours, et on fait des visios. Pour le conseil municipal ça ne change rien c'est comme s'il était avec nous", ajoute Madame Tranchant.
Dans le village, la nouvelle fait pourtant jaser certains. Un collectif anonyme s’est créé pour dénoncer la nouvelle à la presse. "On ne comprend pas. Le maire a annoncé sa décision dans une lettre pour les vœux de la nouvelle année et personne ne s’en est ému, explique Chantal Tranchant, on est prêts à recevoir les personnes pour en parler en mairie".