Le 14 novembre 2021, lors d'un match de Coupe de France entre Beauvais et Waziers, le footballeur Eduardo Rodrigo est grièvement blessé aux cervicales. S'en suivent de longs mois de rééducation au centre de Berck-sur-Mer, où il reprend petit à petit le contrôle de son corps.
La date du 14 novembre 2021 aura toujours un goût amer pour Eduardo Rodrigo. Ce jour-là, le milieu de terrain beauvaisien dispute un match du 7ème tour de Coupe de France face à Waziers. À la 42ème minute de jeu, il est victime d'un accident qui bouleversera sa vie.
Six mois plus tard, le souvenir reste intact. "À la suite d'un duel aérien, je retombe au sol et je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas. À partir du cou, je ne sens plus mon corps. J'essaie de me relever et il n'y a plus rien qui répond, donc je comprends que c'est assez grave", raconte-t-il.
Des membres paralysés
Héliporté au CHU de Lille, il passe une série d'examens. Le verdict tombe : la moelle épinière est touchée. L'espoir est permis, mais on lui annonce tout de suite que la rééducation sera longue, très longue. Elle se passera au centre de Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Eduardo va s'y investir à 100% : pas de question de baisser les bras. "C'est ma philosophie, je me suis toujours donné à fond. J'essaie de faire chaque jour mieux que ce que j'ai fait la veille, et mon passé de sportif m'aide largement là-dessus."
Accompagné de kinésithérapeutes, d'ergothérapeutes, de personnels soignants et d'un professeur d'activité physique adaptée, et armé d'un mental d'acier, il a déjà beaucoup progressé. Et le rythme est soutenu : six séances de 45 minutes chaque jour.
"Quand je suis arrivé en rééducation, je bougeais à peine le pied droit. Petit à petit, les sensations sont revenues, j'arrive à bouger les quatre membres avec plus ou moins de difficultés, explique l'ancien footballeur de 36 ans. J'ai de la chance d'avoir récupéré pas mal de choses assez vite et de continuer chaque jour à progresser, c'est ce qui me donne de l'espoir, même s'il y a des périodes de doute, des périodes difficiles avec des douleurs et des sensations auxquelles on n'est pas habitués avec un corps sain."
"Il n'a jamais perdu espoir"
Au centre de rééducation de Berck-sur-Mer, il a trouvé l'accompagnement qu'il lui fallait pour avancer si vite. Baptiste Noël, l'un de ses kinésithérapeutes, se souvient de son arrivée : "Eduardo était motivé, il voulait vraiment remarcher et il n'a jamais perdu espoir. Ce sont des petits progrès chaque jour, et au fur à mesure on obtient des résultats intéressants. Quand on l'a connu, il était alité, et aujourd'hui il arrive à faire des petits déplacements avec des aides, c'est déjà des beaux progrès."
Il faut dire qu'au bout de ce long combat se trouve un bel objectif : retrouver, enfin, une vie de famille normale. "J'ai qu'une envie et qu'une obsession, c'est de m'en sortir, rentrer chez moi le plus vite possible, retrouver ma femme et ma fille. C'est la première pensée que j'ai eu sur le terrain quand je suis tombé, et tous les jours j'ai ça en tête. Je me donne à fond et je me donne tous les moyens pour atteindre cet objectif", confie-t-il.