Procès de l'assassinat de Shaïna : ni son ex-petit ami condamné, ni le ministère public ne font appel

Le procureur de la République de Senlis, confirme, mercredi 21 juin, que le ministère public n'a pas fait appel du verdict rendu par la cour d'assises des mineurs de l'Oise concernant l'affaire Shaïna. Son ex-petit ami, condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour assassinat, n'a pas fait appel non plus.

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Ils avaient 10 jours pour faire appel du verdict rendu par la cour d'assises des mineurs de l'Oise dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 juin. 

L'ex-petit ami de Shaïna, retrouvée morte à Creil en 2019, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Il encourait jusqu'à 20 ans, protégé par l'excuse de minorité, car âgé de 17 ans au moment des faits. Au terme de cinq jours de débats, la cour n'a finalement pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé de lever cette excuse.

Une décision injuste pour la famille de Shaïna, estimant que la peine prononcée n'était pas à la hauteur des faits commis. "18 ans ! C'est ça la justice en France !", avait réagi le frère de Shaïna, Yasin Hansye, avant de faire un malaise et d'être conduit à l'hôpital par les pompiers.

"Je suis très déçue de la justice. La justice n'a pas été à la hauteur des actes qu'il a commis, estimait le père de l'adolescente Shakil Hansye, sous le choc à la sortie de l'audience. Poignarder, faire tomber Shaïna, vider l'essence et allumer le feu... il méritait un peu plus. Je suis dévasté."

"C'est véritablement fini maintenant"

La famille de la victime ne pouvant pas faire appel du verdict, la décision revenait seulement au jeune homme condamné et au parquet. Dans un communiqué, mercredi 21 juin, le procureur de la République de Senlis, Loïc Abrial, indique que "l'auteur du crime n'a pas interjeté appel".

"Après lecture de la motivation de l’arrêt, au regard de la déclaration de culpabilité obtenue et de la peine prononcée, proche du maximum légal encouru par un accusé mineur, le ministère public n’a pas non plus interjeté appel", ajoute le procureur de la République. 

La condamnation de l'ex-petit ami de Shaïna est donc définitive. "C'est véritablement fini maintenant. La vie de Shaïna ne vaut que 18 ans pour la justice qui est passée à côté de la véritable personnalité de l’assassin. Merci français et françaises, vous avez été derrière une famille franco-mauricienne solidaire et unis comme jamais", a écrit dans un tweet Yasin Hansye. 

"La famille de Shaïna Hansye sera reçue dans les prochains jours par le procureur de la République de Senlis, qui a par ailleurs mandaté l’association France Victimes 60 pour proposer aux parties civiles la poursuite d’un accompagnement juridique et psychologique", conclut le procureur de la République de Senlis.

"Les violences faites aux femmes demeurent une matière subsidiaire"

Une proposition que la famille Hansye a choisi de décliner. "Au vu de la souffrance qu'elle a pu supporter seule, depuis 2017, elle ne voit pas l'intérêt d'y donner suite", indique l'avocate de la famille Negar Haeri. 

Dans un communiqué, celle-ci indique ne pas comprendre les raisons pour lesquelles le parquet n'a pas fait appel. "Si l'absence d'appel, de la Défense peut se comprendre - la peine prononcée par la cour d'assises étant très inférieure aux réquisitions - l'absence d'appel du parquet qui, on le rappelle avait requis 30 ans de réclusion criminelle avec la levée de l'excuse de minorité, soulève en revanche des questions."

Pour elle, "les violences faites aux femmes demeurent une matière subsidiaire et leur traitement judiciaire - en dépit des promesses perpétuelles - est, en l'état, insatisfaisant." Et de conclure : "L'affaire Shaïna doit nous inciter à agir dans l'urgence. À titre personnel, je m'y emploierai au cours des semaines et des mois à venir."

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