Découvrez les premières réactions de Xavier Bertrand, largement réélu président de la région, Sébastien Chenu et le Rassemblement national qui perd des sièges par rapport à 2015 et Karima Delli qui se félicite d'un retour de la gauche et des écologistes dans l'hémicycle après six ans d'absence.
Avec 52,37% des voix, Xavier Bertrand arrive largement en tête et est facilement réélu.
Le président sortant, soutenu par les Républicains et l’UDI, distance très largement Sébastien Chenu du Rassemblement national, qui récolte 25,65% des voix au soir du second tour. Karima Delli, candidate de la gauche unie et des écologistes, arrive en troisième position avec 21,98% des suffrages, soit deux points de plus que lors du premier tour.
"Plus d’un électeur sur deux qui s’est déplacé a voté pour Xavier Bertrand"
"Du fond du coeur je veux vous dire Merci. Merci. Merci vraiment". Un brin superstitieux, Xavier Bertrand a choisi de s’exprimer depuis la prestigieuse et luxuriante salle du palais de Fervaques en plein centre-ville de Saint-Quentin, la même où le président sortant réélu avait pris la parole au soir du second tour en 2015. Arrivé sous les applaudissements, ses premiers mots sont allés aux abstentionnistes. "Ce soir, je veux m'adresser directement à cette France que l'on refuse de voir, que l'on refuse d'entendre et qui s'est abstenue ces deux dimanches (…). D'ici, de cette région où on sait le prix de l'effort et du travail, c'est à vous, vous les silencieux, les invisibles, les oubliés que je m'adresse aussi : plus que jamais, je crois qu'il n'y a pas de fatalité que la politique n'est pas morte, qu'elle peut rendre la vie meilleure".
Un discours court qui a très largement dépassé les frontières des Hauts-de-France et illustre l’objectif de Xavier Bertrand : devenir président de la République en 2022. "Durant cette campagne, je vous ai dit la vérité, j’ai été clair sans rien vous cacher de mes intentions : ces résultats me donnent la force d'aller à la rencontre de tous les Français". Il a ensuite détaillé les grandes lignes de son programme pour la Présidentielle.
"Durant cette campagne, je vous ai dit la vérité, j’ai été clair sans rien vous cacher de mes intentions : ces résultats me donnent la force d'aller à la rencontre de tous les Français".
Avec 52,37% des suffrages, Xavier Bertrand recueille 708 414 voix. Soit 150 000 de plus qu’au premier tour, correspondant en partie à un large report des voix accordées dimanche dernier au candidat de la majorité présidentielle Laurent Pietraszewski. "Plus d’un électeur sur deux qui s’est déplacé a voté pour Xavier Bertrand", s’est félicité Sébastien Huyghe, troisième sur la liste Se battre pour vous dans le Nord. Il l’assure : Xavier Bertrand sera réélu président des Hauts-de-France vendredi prochain, lors de la première séance du nouveau conseil régional.
Pour le RN, "le vrai rendez-vous, c'est l'année prochaine"
Au soir du premier tour, Sébastien Chenu et Marine Le Pen avaient donné rendez-vous aux militants et aux journalistes à l’espace François Mitterrand, situé dans leur fief d’Hénin-Beaumont. Cette fois-ci, le candidat d’extrême-droite s’est exprimé depuis une plus petite salle, à Bruay-la-Buissière.
"En démocratie, il y a des règles du jeu, il faut les accepter. Nous reconnaissons notre défaite à ces élections régionales, c’est un rendez-vous qui a été manqué".
"En démocratie, il y a des règles du jeu, il faut les accepter. Nous reconnaissons notre défaite à ces élections régionales, c’est un rendez-vous qui a été manqué".
Lui qui avait appelé les électeurs du Rassemblement national à "se bouger" au soir du premier tour n’a visiblement pas été entendu puisqu’il recueille selon notre estimation 25,65% des suffrages, soit un peu plus de 346 948 voix. Le candidat d’extrême droite a par ailleurs invité Xavier Bertrand "à rester humble et à ne pas fanfaronner". Avec un groupe de 55 conseillers régionaux d’opposition depuis 2015, le Rassemblement national en perd une grande partie puisque le parti d'extrême-droite aura 32 conseillers régionaux pour les six prochaines années. Mais Sébastien Chenu l’affirme : "dès demain, je serai à la tête d’un groupe régional qui sera combatif et travailleur".
? "Tout doit être aujourd'hui débattu pour rendre à nos compatriotes le goût de décider de leur avenir. Je suis plus que jamais déterminée à mettre toute mon énergie et ma volonté à réhabiliter la politique, à lui rendre son utilité au service des Français." #Régionales2021 pic.twitter.com/lUbE7hCeRC
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 27, 2021
"Le vrai rendez-vous, c’est l’année prochaine", a conclu Sébastien Chenu, s’alignant sur la prise de parole de Marine Le Pen. La patronne du RN a donné "rendez-vous aux Français, dès demain, pour construire tous ensemble l'alternance dont la France a besoin", faisant référence à l’échéance présidentielle.
"Les écologistes et la gauche sont de retour au conseil régional après six ans d’absence"
Avec 21,98% des voix selon notre estimation, la liste de la gauche unie arrive en troisième position de cette triangulaire. "C’est un bon score. Ce soir, c’est le retour de la gauche, de l’idée de progrès, de l’écologie au conseil régional", a déclaré Julien Poix, tête de liste Pour le climat, pour l’emploi dans le Nord. Même constat pour Karima Delli, qui annonce selon elle "la grande nouvelle de ce soir" : un retour de la gauche et des écologistes au conseil régional après six ans d’absence. En 2015, le candidat du Parti socialiste Pierre de Saintignon s’était désisté pour mettre en place un front républicain face au Front national de l’époque. "Et vous verrez, cela fera la différence", a-t-elle prévenu. "Nous sommes ici pour lutter mais pour durer".
"Le sursaut de participation n’a pas eu lieu. Un scrutin avec un si faible taux de participation est une alerte".
Karima Delli, tête de liste Pour le climat, pour l’emploi, s’est par ailleurs attristée du fort taux d’abstention. "Le sursaut de participation n’a pas eu lieu. Un scrutin avec un si faible taux de participation est une alerte". Néanmoins, l’eurodéputée écologiste s’est dite "fière d’avoir eu cette mission d’être à la tête d’une liste unique de grand rassemblement des écologistes et de toute la gauche".
Soutien de la liste de la gauche unie, le secrétaire national du Parti communiste et député de la 20ème circonscription du Nord Fabien Roussel s'est réjoui de pouvoir "participer aux choix de cette région et de porter la voix du monde du travail".
La gauche obtient 28 sièges dans l’hémicycle régional pour les six prochaines années. "On va avoir un ouvrier insoumis qui va rentrer au conseil régional, ça n’était pas arrivé depuis 1999. C’est une grande fierté qu’avec la gauche réunie, on puisse redonner une parole à des gens qui n’en avaient plus", a déclaré Julien Poix. "Je suis sûr qu’on vous a un peu manqué dans l’hémicycle quand même", a lancé Marine Tondelier, deuxième sur la liste de la gauche unie dans le Pas-de-Calais, aux élus de droite et du Rassemblement national.